Un travail comme un autre de Virginia Reeves

Par Krolfranca

Un travail comme un autre

Virginia Reeves

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Carine Chichereau

Stock (la cosmopolite)

2016

344 pages

Lu sur liseuse

 

Quel plaisir de retrouver un tel bouleversement à la lecture d’un roman !

Je ne voudrais pas insister lourdement, mais il y a très peu d’auteurs français qui me procurent autant d’émotions à la lecture de leurs textes. Ici, il y a une histoire, une vraie, ancrée dans un passé et donc dans une histoire des Etats-Unis (l’apparition de l’électricité dans les campagnes et malheureusement pour la fameuse et terrible chaise), une construction qui donne au texte toute sa puissance et enfin une écriture subtile qui permet au lecteur d’entrer dans l’univers des personnages.

L’histoire ?

Je n’en savais rien avant de prendre ma liseuse, je savais juste que certains blogueurs m’avaient donné envie de lire ce roman à sa sortie.

Malgré tout, je vais vous en livrer quelques mots : 1820, Alabama, la fascination de Roscoe pour l’électricité, la mort dramatique d’un homme, l’emprisonnement du responsable… et j’en ai déjà trop dit.

Ce roman fonctionne à merveille parce qu’il alterne deux points de vue : celui d’un narrateur extérieur qui présente les faits et qui nous dévoilera au fur et à mesure les événements et puis celui du personnage principal Roscoe, dont on ne va pas comprendre tout de suite la raison de son emprisonnement et qui nous décrira sa vie en prison. Et enfin, une seconde partie, plus courte, qui va finir de faire la lumière sur des faits cachés aussi bien à Roscoe qu’à nous, lecteur.

Les passages en prison sont terribles, la sauvagerie des gardiens comme des détenus y est décrite avec justesse, sans exagération, sans mélodrame, mais suffisamment réaliste pour que l’on vibre d’horreur contenue. Le racisme qui envoie les noirs dans les mines plutôt qu’en prison, les vouant à une fin terrible, est également abordé, d’un point de vue original, rarement traité en fiction.

Roman sur la culpabilité, sur l’incompréhension des uns envers les autres, il mêle violence et douleur, souffrance physique et morale, il est sombre comme j’aime mais laisse entrevoir un filet de lumière à la fin, comme une électricité enfin domestiquée.