Bryan Hill, avec son nouveau titre American Carnage, propose un récit qui sent bon le Vertigo d'antan, avec un côté social très présent, et assez violent. Dessiné par Leandro Fernandez, la série prend place dans l'Amérique d'aujourd'hui, où le racisme et les armes à feu sont - entre autre - toujours présents.
Avant de parler directement du titre, il me faut préciser une chose : le récit est violent, notamment par son thème, et il peut choquer. Il faut dire que Bryan Hill ne perd pas de temps, et son introduction va droit au but. L'auteur commence avec une audition où l'agent Sheila Curry, l'héroïne du comic-book, raconte comment s'est déroulée sa précédente mission. On apprend qu'elle enquêtait sur le meurtre de Watson, un autre agent du FBI. Et que le criminel serait connecté à Wynn Allen Morgan, un philanthrope qui serait proche de l'alt-right américaine - des nazis. Malheureusement pour elle, ses supérieurs ne veulent pas que l'affaire aille plus loin.
Dans un second temps, Hill ajoute un deuxième personnage qui aura son importance : l'ancien agent Richard Wright. Celui-ci ne fait plus partie du bureau après avoir tué un homme noir pensant que celui-ci allait sortir une arme - fait malheureusement trop commun. L'idée de Curry est d'utiliser Wright, métisse, pour infiltrer les rangs de Morgan et d'outrepasser les ordres du FBI.
L'idée générale de American Carnage est plutôt simple, mais la réalisation est brillante. Sa narration est efficace et ses dialogues très efficaces. Très peu d'exposition, on apprend tout via les échanges entre les personnages. Les héros sont par ailleurs très intéressants, car il évite de les faire trop lisses. Ils ont un passé chargé et ne semble pas hésiter à user de tous les moyens pour arriver à leur fin.
Graphiquement, c'est très réussi. Leandro Fernandez, avec ce polar urbain, est dans un environnement qui lui sied parfaitement. Il est accompagné par le trop rare Dean White, qui propose une coloration sobre, mais réussie, qui participe à l'ambiance du titre.