Un album calme, tranquille, serein, contemplatif. Un album plein de silences, de solitude et d'empathie. Des vies simples, une réflexion sur la vieillesse et le temps qui passe. Isolé, Raymond a de plus en plus de mal à rester autonome : « C'est le coeur qui fatigue. Je porte un bout de bois, c'est comme si j'avais travaillé toute la journée ». Certains matins il reste au lit. Et chaque automne, quand le temps devient maussade et que les feuilles tombent, il n'a pas le moral et pense à la mort. Mais le paysan demeure vaillant. de toute façon il ne pourrait pas vivre ailleurs que dans la maison de ses parents, sur cette terre où il est né.
Bien sûr on est loin de la BD d'aventure trépidante, de l'adaptation de roman percutante, de la biographie pimpante ou de la virée au bout du monde dépaysante. Ici, la nature règle le pas des hommes, lentement. Et l'amitié pudique entre le paysan et le dessinateur se suffit à elle-même pour faire naître douceur et émotion.
Mon voisin Raymond de Troubs. Futuropolis, 2018. 92 pages. 17,00 euros.