En provenance de Skybound, une nouvelle série de science-fiction, par John Layman ( Chew) et Afu Chan ( Immortal Iron Fists), va nous révéler les horreurs et les démons qui se cachent vers l'infini et au-delà.
Le concept d'Outer Darkness est simple et terriblement efficace. Imaginez l'univers de Star Trek, où le voyage intersidéral est devenu standard, et où il faut continuer à explorer et découvrir l'univers... Sauf que le lot commun de chaque voyage sont les attaques démoniaques et les risques de possession de l'équipage, faisant de chaque périple une expédition extrêmement périlleuse, dont il y a peu de chances de revenir vivant.
Joshua Rigg est sur le point de passer en cour martiale pour mutinerie, car il a désobéi à son capitaine pour sauver le vaisseau sur lequel il officiait. Alors qu'il s'attend à une peine maximale, on lui propose finalement de prendre le commandement du Charon, un vaisseau dont les capitaines ont péri les uns après les autres, afin de partir pour une mission de sauvetage qui a tout d'une mission suicide.
N'ayant pas lu Chew et Léviathan, je découvre complètement l'univers de John Layman. Cet épisode d'introduction est très intelligemment construit. En ouvrant avec un vaisseau en proie à une possession démoniaque, l'auteur nous plonge directement au cœur de l'action. Cela lui permet de nous présenter efficacement le héros, Joshua Rigg, homme de caractère capable de décisions pragmatiques face à des situations désespérées.
Il présente ensuite rapidement l'univers, au cours d'une longue discussion entre Rigg et son ancien supérieur. Puis, le numéro se termine avec l'arrivée de Rigg à la tête du Charon, occasion de nous présenter son équipage, ainsi que d'autres éléments dérangeants, tels les moyens de propulsion du vaisseau.
Le choix d'Afu Chan au dessin pour cette série peut intriguer. J'avais découvert le dessinateur sur Immortal Iron Fists et n'avaient retenu que l'aspect "enfantin" de ses planches. J'étais un peu sceptique de le voir sur une série horrifique. Mais finalement, le contraste entre ses traits épurés et les événements abominables, fonctionne plutôt bien. Ce sentiment est renforcé par l'utilisation de couleurs pastels, ainsi que par la rugosité des visages. Et j'apprécie énormément le découpage, faisant la part belle à des cases longues au format "cinemascope", qui donne parfois l'impression de lire le storyboard d'un film.