Moi, ce que j’aime, c’est les monstres – Emil Ferris

Par Mesechappeeslivresques

Titre : Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, Livre premier

Auteure : Emil Ferris

Date de parution : août 2018

Editions : Monsieur Toussaint Louverture

Comment vous décrire ce livre hors norme au travail titanesque réalisé par Emil Ferris? Plus de 400 pages dessinées au stylo bille. Un talent incroyable, une véritable claque.

Une histoire qui nous embarque dans un quartier défavorisé de Chicago à la fin des années 60. Le journal intime de Karen, une jeune adolescente, rejetée par les autres. Celle-ci préfère fuir la réalité, se réfugier dans un monde à part, peuplé de monstres, des créatures qui la fascinent.

Lorsque sa voisine Anka meurt dans des circonstances mystérieuses, Karen décide d’enquêter en se plongeant dans le passé de la victime, entraînant ainsi le lecteur dans une Allemagne en proie au nazisme.

Cependant, l’intrigue de ce roman graphique est bien loin de se résumer à cela. De nombreuses thématiques viennent enrichir cet ouvrage comme la différence, le racisme, l’homosexualité, la maladie ou encore la prostitution.

Mais, l’auteure ne s’arrête pas là. Véritable fresque sociale, Emil Ferris mélange également de manière très habile les genres grâce en partie à l’imagination très fertile de Karen. De l’horreur au policier en passant par le fantastique, l’ensemble est vraiment remarquable.

Visuellement, je pense que les illustrations parlent d’elles-mêmes. C’est époustouflant, saisissant, bluffant. L’auteure bouscule les codes de la bande-dessinée traditionnelle pour notre plus grand plaisir. Les pages foisonnent de détails, de multiples références à l’art par exemple. Le contraste entre les couleurs et le noir et blanc est aussi très réussi. Et malgré la singularité de sa forme et l’aspect un peu fouillis de certaines pages, la lecture reste fluide, parfaitement cohérente.

Une oeuvre magistrale, unique en son genre, d’une richesse extraordinaire. À lire et à relire, en attendant la suite.