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Auteur : Guillaume Herambourg Éditions Auto-édité paru le : 27 Aout 2018 326 pages numérique (epub) Thème : thriller psychologique ******* |
Résumé :
« Juges et Coupables, entre thriller psychologique et roman philosophique, un surprenant récit social, initiatique et métaphysique qui interrogera vos sens les plus profonds.
Une écriture originale pour une intrigue puissante et percutante comme coupée au rasoir. Elle commence dans les profondeurs et les ténèbres abyssales où règnent l’incertitude, l’enfermement et l’obscurité la plus totale vers une lente montée au ciel et à la lumière.
L’itinéraire littéraire de l’âme perdue d’un jeune délinquant nommé Luce au cœur d’une folie furieuse et meurtrière en suivant de noirs désirs…
Autour de cet être humain en chemin vers sa destinée, et de son monde, deux nuances :
D’un côté, le journal intime de Lucia, lecture inspirante d’une expérience intérieure telle la lune dans la nuit noire. Ses pensées sauvages, sa poésie, son « savoir aimer », ses méditations sur la vie. Une volonté de pleine conscience, de sagesse, d’être libre. Force mentale bienveillante et humaniste.
Mais, qui est Lucia ?
Et de l’autre, derrière la lumière, comme une ombre, une force brute, les paroles amères d’une sombre résurgence trouble et manipulatrice, celles de Jack.
Qui est Jack ? »
Je remercie Guillaume Herambourg, l'auteur, pour sa proposition de lecture. J'avais lu le résumé et le fait qu'il soit un thriller psychologique pas comme les autres m'a interpelé. J'aime beaucoup les thrillers psychologique donc autant y aller d'un coup. La couverture est nébuleuse, sombre, comme le récit. Enfin récit, je ne suis pas certaine qu'il s'agisse d'un récit linéaire. Les explications arrivent pas de panique.
Perturbant, c'est le premier mot qui m'est venu à l'esprit lorsque j'ai terminé la lecture. Perturbant pour plusieurs raisons. Le première, je ne suis pas certaine d'avoir tout compris, si j'ai la moitié je pense que je suis bien et pourtant je suis comme qui dirais timbrée :). Perturbant dans le sens où l'écriture est différente, la mise en place du texte également et sur ce point je dirais que même si au début c'est étrange, je me suis vite prise au jeu.
« Vous ne saisissez pas ce qui l’anime ? Vous ne saisissez rien ?
Lui non plus et moi non plus, mais je le ressens viscéralement.
C’est une transe entièrement intérieure. On ne verrait rien d’un regard jeté sur lui, si ce n’est ses pupilles qui semblent comme s’y être reculées, moins brillantes dans son iris, moins passionnées.
Quelque chose perce en lui d’infiniment douloureux. Ce n’est pas doux comme certains aiment à le dire, ce n’est pas constellé de fleurs bleues, la pomme à un goût de merde.
Elle déchire ses entrailles, la pointe acérée va pour crever son cerveau, pour tout emmener de ce qu’il croyait avant. »
Il faut prendre du temps pour analyser, décortiquer et suivre ce qui se passe. Le début du livre est compliqué. Non en fait tout le livre reste dans le domaine du compliqué. Par moment j'ai eu l'impression d'être à côté de la plaque. L'intrigue est déstabilisante. Une histoire de fou ? Peut-être, toujours est-il que l'esprit humain est considérablement alambiqué. La noirceur de l'être humain est décortiquée. Le chat de Schrödinger, des gants portés en permanence, des poèmes, des coups de feu, des morts, un désir de vivre, de survivre...
L'écriture est en parfaite adéquation avec le thème, les personnages. Subtile par moment ou avec des bottes à d'autres. J'ai apprécié plonger dans cette noirceur sans la comprendre, oui j'avoue que je n'ai pas tout compris sur ce qui se passait réellement. Il se dégage du récit énormément de "réalité". L'amour, le trop plein d'amour ou le manque d'amour peut conduire à des actes désespérés. Un vieil homme, un mendiant ou un homme d'église... L'habit ne fait pas le moine, il ne suffit pas de voir un insigne, un col blanc ou autre pour faire confiance. Le contraire est aussi vrai. L'Homme dans toute sa splendeur, avec ses bienfaits et ses méfaits.
Quant aux personnages, Luce, Lucia, Jack, la vieille femme, l'enfant lune, Mephistos... J'ai beaucoup aimé le dernier. Ce Mephistos avec ses mimiques, ses regards de "Potté", ses habitudes. Oui, c'est un chat, mais il montre bien sa manière d'agir en fonction de l'humain qui se trouve face à lui. Je me suis posées bon nombre de questions au sujet de Luce, de Lucia, de Jack. Me demandant ce qui les reliait. Quel est le point commun ? La folie ? La maltraitance ? Ou juste un regard ? Il y a tant de suppositions pour ces trois-là que s'en ai indéfinissable.
« — Je deviens fou, hein ?
Ses paupières se serrent. Il prie, comme jamais il ne l’a fait, mais il prie, il prie n’importe quoi, n’importe qui pour ne pas entendre de répliques à cette question. Il prie si fort que si un Dieu existe, il est entendu. Il supplie, il conjure le silence de rester derrière ses mots.
La solitude se poursuit alors, si personne ne lui répond, personne n’est là, n’est-ce pas ?
Il ouvre les yeux, il sourit presque, crispé. L’église dans le cadre de sa fenêtre lui fait face. Mais la porte couine de nouveau…
— Si tu croises des morts, je suppose que ce n’est pas le signe d’une bonne santé mentale, mon petit.
— Tu n’existes pas ! hurle Luce. »
Le livre est composé de plusieurs chapitres qui eux-mêmes sont "découpés" en plus petites parties, regroupant des émotions, des actes, des sensations et des mots du journal intime de Lucia. Qui le lit, qui l'a en sa possession ? Une jeune femme ? Qui est qui ? C'est un récit qui ne laisse pas indifférent, qui nous fait remuer les méninges. Difficile d'en ressortir indemne. Le journal intime de Lucia nous donne des éléments, mais nous plonge également dans son esprit qui n'est pas de tout repos. Par-dessus tout cela, il y a une enquête policière (?) qui pointe le bout de son nez.
L'histoire est très très dense, trop pour moi, je dois être honnête. Il faut chercher à chaque instant les éléments qui vont nous permettre de bien comprendre ce qui se passe. J'aime réfléchir, chercher des solutions, des thèmes, des morales dans ce type de livre, mais c'était un peu trop. Trop de réflexions, trop de recherches, je n'ai pas réussi à être totalement dedans, pourtant j'ai pris mon temps pour le lire.
En conclusion, une histoire très dense avec beaucoup de "morales". "Juges, jury, bourreau" ? Non, juste "juges et coupables", l'homme sait juger et rendre coupable les autres, mais qu'en est-il réellement de lui ? Et si la victime n'était pas celle que l'on croit ?
« Les mots tuent… Les pensées aussi ?
Journal de Lucia »