Parution : 10/2012
Résumé
Imaginez une espèce de grosse sirène mâle super musclée et son acolyte, un karatéka qui ne fait quasiment jamais de karaté, et vous avez l’assortiment de héros le plus improbable de l’histoire de la bande dessinée depuis Krazy Kat et Ignatz Mouse. Le livre se compose d’une succession d’histoires, (une histoire complète en fin de chronique), absurdes en diable, allant de « papa sirène et les femmes » , « le roi des États-Unis » où Papa Sirène devient une espèce de jusqu’à l’histoire invraisemblable de « Fairy Boy » où Val Kilmer vient rendre visite à Karaté Gérald après sa chute d’alpinisme et s’incruste dans la vie des deux lascars, ou bien l’histoire où papa Sirène aère son sang…
Notre avis
Geoffroy Monde est un dessinateur et peintre trentenaire – en fait plus proche de la quarantaine mais cela ne nous regarde pas – qui avoue lui même sa forfaiture : » Le saviez-vous : j’ai dessiné toutes les histoires de Papa Sirène en purgeant une peine de prison pour vol alors que j’avais commis un meurtre. Voilà qui remet tout le débat du prix de l’album en perspective « . Vous l’aurez compris, il ne faut pas chercher autre chose que de l’humour décalé dans ce petit bijou aux Éditions Lapin . Cet artiste de la peinture numérique réalise ses premières bandes dessinées à partir de l’année 2010 et elles sont éditées par la maison d’édition Lyonnaise, spécialiste des guides gastronomiques, des traboules et des bouchons … Pardon, de l’humour absurde et autres livres bizarres.. “Papa Sirène et Karaté Gérald” est sorti en 2012 et une prochaine réedition n’est pas à exclure. Geoffroy continue depuis ses méfaits avec d’autres ouvrages tout aussi absurdes comme “De Rien” ou encore “Serge & demi-Serge”. Dans ses projets, le très imaginatif démiurge n’est pas seulement le dessinateur, c’est aussi lui qui écrit les scénarii. Cet album réunit donc l’intégralité des histoires parues sur son blog, pour la la plupart redessinées et re-colorisées, ainsi qu’une cinquantaine de pages d’inédits et de bonus. 207 Pages en couleurs délicieusement idiotes et terriblement drôles. Chaque aventure nous plonge dans un univers qui, si il n’existait pas … Enfin, il existe, et fort heureusement car si leurs aventures sont à l’avenant, au plus haut niveau de l’absurde, l’ensemble garde globalement une très belle une cohérence, faisant avec une certaine élégance le grand écart entre les genres, trashs, absurdes, noirs ou encore burlesques. A chacun de trouver ce qu’il se cache derrière les masques. Comme Oscar Wilde l’a ecrit : » C’est lorsqu’il parle en son nom que l’homme est le moins lui-même. Donnez-lui un masque, et il vous dira la vérité. » Chaque histoire si elle est également peu crédible, et certaines d’entre elles sont totalement incohérentes, nous entraine pourtant avec une agilité déconcertante dans le sillage de nos deux trublions avec un plaisir difficile à dissimuler. Rafraichissant !
En deux mots
Banzaî et Merci … Pour ce moment. un livre magique, incomparable, inoubliable. Un peu débile aussi. Mais juste ce qu’il faut pour notre bonheur.
Jean-Claude Attali
Achète ça® : « Papa Sirène & Karaté Gérald ».