Mais ce n'est que récemment que j'ai fait le lien avec le conte de Dickens ( A Christmas Carol - Un chant de Noël) que je n'avais pas lu auparavant.
L'album que je vous présente aujourd'hui est issu du film d'animation du même nom, dont on retrouve les illustrations au long des pages.
Nous l'avons vu suite à cette lecture.
C'est un film en motion capture (capture de mouvement) (comme avec Tom Hanks sorti en 2004) et dans lequel Jim Carey interprète huit rôles. Cela donne un résultat un peu saccadé dans les mouvements, et sur le papier, un rendu quelque peu pixelisé sur les vues de Londres.
Le film est bien plus effrayant que le l'album, mais aussi plus fort...
Londres, 24 décembre 1843.
Ebenezer Scrooge est un vieil homme acariâtre, méchant et avare, usurier de son métier.
Chaque minute à ne pas travailler est pour lui une perte d'argent.
Aussi déteste-t-il Noël et cette débauche de temps, de joie, de cadeaux et de bons sentiments.
Au diable les malades et les pauvres, pour eux, il y a les hospices ou les prisons, il renvoie rudement un homme des bonnes œuvres, fusille du regard eux qui chantent au coin des rues.
Il rabroue l'enthousiasme de son neveu qui veut l'inviter à dîner et lui reproche de vouloir faire la fête alors qu'il ne s'est même pas enrichi l'année passée.
Scrooge accorde de fort mauvaise grâce un jour de congé (celui de Noël donc) à son employé, Cratchitt.
Rentré chez lui, d'étranges évènements lui font peur et vont lui permettre de changer...
Il y a d'abord le visage de son défunt associé, Jacob Marley (mort sept ans plus tôt, le jour de Noël et à qui il avait pris les deux pences sur les yeux) sur le heurtoir de sa porte d'entrée.
Puis la venue de son fantôme enchaîné, alors qu'il se couche. Il lui dit qu'une dernière chance lui est accordée s'il ne veut pas finir comme lui. Ses chaînes et ses poids représentant toutes les mauvaises actions de sa vie sur Terre.
Il n'est pas trop tard. Scrooge peut encore changer sa destinée et les conditions de sa mort.
Il lui annonce la venue de trois Esprits qui vont se succéder en cette nuit du 24 au 25 décembre.
Avec l'Esprit des Noëls passés (dont le corps rappelle une bougie), Scrooge revoit sa jeunesse solitaire, placé en internat, sa sœur Fanny, la jovialité de son premier employeur Fezziwig, son Amour avec Belle mais que son avarice a fait partir.
Avec l'Esprit des Noëls présents (qui ressemble à Jésus, mais qui ne l'est pas), il se rend, invisible, chez son neveu et assiste au jeu de devinettes qui le désigne. Puis chez son employé Cratchitt, où il découvre ses conditions de vie, sa famille, dont le petit Tiny Tim, malade et handicapé.
Avec l'Esprit des Noëls futurs (qui ressemble à la Faucheuse et qui reste muet à la différence des deux précédents), il entrevoit son avenir, possible. Cela le terrifie, dans sa chair et dans son âme.
Avec lui, Scrooge est soumis à rude épreuve et prendre conscience de sa petitesse en ce monde.
A son réveil, Ebenezer Scrooge est un homme transformé, joyeux, reconnaissant, plein de gratitude, de bonté.
Et quel meilleur jour que Noël pour accomplir des miracles?!
Le Drôle de Noël de Scrooge est un récit empreint de fantastique profondément humain qui démontre clairement que le bonheur ne réside pas dans la possession matérielle.
Il nous plonge dans le Londres de l'époque victorienne, avant que l'électricité n'éclaire tous les foyers, nous dévoile la mode vestimentaire d'alors, les différents rangs sociaux, la misère au coin de la rue contre les intérieurs cossus.
Terrible, sombre et pourtant porteur d'espoirs. Il est toujours possible de se repentir (pas dans un sens religieux - quoique), de changer, de demander pardon (à soi-même et aux autres), de bien agir, d'être respectueux et altruiste, d''être heureux et de donner du bonheur, sans que cela ne soit synonyme d'argent ou ne passe par lui.
Ne pas agir ainsi nous expose au malheur et à bien pire... Un aperçu de l'Enfer nous est donné.
Le film est bien plus violent et sombre que cet album, au début et avec le troisième Esprit.
Certaines scènes, courtes et édulcorées dans l'album semblent d'autant plus longues et dures dans le film. Mais tous deux se terminent bien, presque même trop rapidement et en " happy end ".
L'objet-livre est superbe. Des pages épaisses de papier glacé, une couverture cartonnée façon cadre, et qui se retrouve au fil des pages, encadrant le texte ou les illustrations (dessins à l'encre noire ou images tirées du film), une police d'écriture délicieusement désuète...