C'est un très heureux concours de circonstances qui m'a conduite à découvrir le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et Préjugés, puisque j'ai reçu, de la part des éditions Diva Romance, Préjugés et Orgueil de Lynn Messina (je vous en reparlerai très vite !) et que Jane Austen était l'un des noms proposés ce mois-ci pour le Reading Classics Challenge de Lilly and Books. En outre, ce roman était depuis un moment dans ma PAL. Autant d'arguments recevables pour me lancer dans la découverte de ce classique. Et grand bien m'en a pris !
J'ai tout simplement adoré ce roman ! J'y ai retrouvé le plaisir de lire des classiques du XIXe siècle, bien qu'on soit très loin, avec Jane Austen, des descriptions réalistes longues et très documentées du réalisme ou du naturalisme français. Le " faire vrai " n'est pas dans la précision, mais dans l'ambiance rendue page après page. Sans réelle description des robes ou des intérieurs, on sent très bien la simplicité de Longburn, l'ostentation de Rosings et la beauté poétique de Pemberley.
Les personnages sont tous hauts en couleurs. Lizzy, évidemment, que j'ai adorée avec son tempérament de feu, sa franchise, sa loyauté, sa naïveté aussi ; Jane et sa réserve candide ; Darcy, évidemment et son orgueil (ou pas !). Bien qu'ils soient moins connus, j'ai beaucoup souri grâce aux répliques cyniques de Mr Bennet et au ridicule de son épouse ou de Mr Collins. Même les personnages moins sympathiques tels que Lady Catherine ou Miss Bingley apportent une touche essentielle à l'histoire.
L'histoire justement : tout le monde la connaît, et pourtant... Bien sûr il y a de l'amour, mais ce n'est pas l'essentiel selon moi. La véritable histoire réside dans la faculté de grandir de Lizzy et Darcy, l'un au contact de l'autre. Il s'agit donc plutôt d'un double roman d'apprentissage. On est loin du coup de foudre, on se rapprocherait même de l'anti-coup de foudre entre Swann et Odette ou entre Aurélien et Bérénice. Mais il y a, dans le rejet de Darcy par Lizzy et dans l'indifférence de Darcy pour la demoiselle, une fascination immédiate qui ne trompe pas le lecteur.
Tous les deux sont orgueilleux, tous les deux ont des préjugés. Si Lizzy ne s'attend pas le moins du monde à l'aveu des sentiments de Darcy au milieu du roman, le lecteur, qui a flirté avec les pensées de celui-ci, s'y est davantage préparé, mais là n'est pas la question. L'originalité du roman est due justement à la lente découverte des mécanismes d'un amour qui n'est pas aussi immédiat que celui qui existe entre Jane, la grande sœur de Lizzy et Bingley, le meilleur ami de Darcy. Il faudra du temps pour que l'orgueil laisse place à la sincérité et pour que les préjugés s'estompent au profit du jugement individuel sur la personne elle-même. Lizzy ne comprendra qu'elle pourrait aimer Darcy que quand elle le verra passer outre ses valeurs, son honneur et ses principes par amour. Et c'est là que c'est magique : dès qu'elle sent qu'elle pourrait l'aimer, elle se rend compte qu'elle l'aime déjà...et que ça ne s'explique pas !
Oui, je spoile un peu... Mais je crois que même ceux qui n'ont jamais lu le roman savent, de par sa notoriété, comment il finit, alors vous m'excuserez...
Dans la foulée, et parce que, vraiment, je suis pleinement rentrée dans cet univers, j'ai regardé l'adaptation de Joe Wright avec Keira Knightley. Je l'ai trouvée bien faite, fidèle sur de nombreux points au roman. Mais rien ne surpassera la lecture de ce chef-d'œuvre : 500 pages de doutes, de questionnements, de compréhension progressive ne peuvent être parfaitement rendues en deux heures de film. J'ai pourtant passé, avec cette adaptation, un second très bon moment...
Vous avez un plaid ? Une tasse de thé ? Du temps ? Foncez !!!
Priscilla (@Priss0904)