Il y a beaucoup de livres que j’ai lus sans en parler ici cette année. Pas le temps, pas envie ou pas l’impression d’avoir quelque chose de neuf à dire sur certains titres dont on a déjà tout dit, les raisons sont nombreuses. Des coups de cœur et des déceptions dont je dresse une rapide liste ci-dessous, histoire de mettre les compteurs à zéro avant d’attaquer la nouvelle année.
Tout le monde (ou presque) en a dit le plus grand bien mais je dois reconnaître que ce roman ne m’a fait ni chaud ni froid. Encéphalogramme plat du début à la fin, je m’attendais à tellement mieux. Une grosse déception supplémentaire cette année.
Une bouche sans personne de Gilles Marchand. Aux Forges de Vulcain, 2016. 260 pages. 17,00 euros.
Superbe, tout simplement superbe ! Un récit dur, intime et pudique sur la guerre et les traumatismes qu’elle engendre, sur la perte des êtres chers et la reconstruction malgré des stigmates qui resteront à jamais indélébiles. Tout en finesse, sans grosses ficelles tire-larmes ni apitoiement malvenu. J’ai bien fait de le sortir de ma pal cet été.
La jeune fille et la guerre de Sara Novic. Fayard, 2016. 315 pages. 22,00 euros.
Un autre titre sur la guerre. Deux cabossés du Vietnam, un noir et un blanc, réunis dans la même chambre d’hôpital. Le noir n’a plus de bras ni de jambes, le blanc n’a plus de visage. Entre leurs quatre murs ils se confient l’un à l’autre, racontant leur passé et leurs traumatismes. Un huis clos à la fois glaçant et bouleversant jusqu’à son inéluctable conclusion. Là aussi j’ai beaucoup aimé.
Sale boulot de Larry Brown. Gallemeister, 2018. 260 pages. 8,20 euros.
Je me suis ennuyé dans les alpages avec Paolo Cognetti. Le regarder couper du bois et cultiver son jardin comme Charles Ingalls dans La petite maison dans la prairie m’a très vite lassé. Même les visites à ses quelques voisins n’ont fait que m’arracher des bâillements. Je m’attendais à tellement mieux ! Là encore une déception alors que tout le monde ou presque a aimé.
Le garçon sauvage de Paolo Cognetti. 10/18, 2017. 140 pages. 6,10 euros.
Un roman surprenant, baroque, décadent, signé d’un auteur italien sulfureux en diable dont j’ignorais jusqu’alors l’existence. L’histoire raconte le parcours d’un jeune italien débarquant dans le Paris de la Belle époque pour profiter de toutes les folies et excentricités de la ville lumière. Publié en 1921, le texte est d’une surprenante modernité, avec un héros plein de cynisme se moquant de tout et de tout le monde. Je ne pouvais qu’adorer.
Cocaïne de Pitigrilli. Séguier, 2018. 348 pages. 21,00 euros.
Pour une fois que j’ai lu le Goncourt ! Un roman dont la veine sociale m’a plu mais qui tombe par moment dans la caricature et manque d’une certaine finesse d’analyse dans les rapports entre les différents protagonistes. Il n’empêche, dans l’ensemble, j’en garde un très bon souvenir.
Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu. Actes sud, 2018. 425 pages. 21,80 euros.
David Thomas, roi de la microfiction, revisite dans ce recueil le sentiment amoureux dans toute sa diversité. Le résultat est inégal, alternant les petits bijoux d’humour dont il a le secret et des textes beaucoup plus anecdotiques. Sympa sans plus, et clairement pas aussi savoureux que l’excellent « On ne va pas se raconter d’histoires ».
Le poids du monde est amour de David Thomas. Editions Anne carrière, 2018. 220 pages. 16,00 euros.
Un récit autobiographique sans concession dans lequel Nick Flynn raconte son quotidien de travailleur social auprès des sans-abris de Boston pendant les années 80, à une époque où son propre père, qu’il n’a jamais connu, se retrouve à la rue. Leur rencontre dans un foyer est le point de départ d’une réflexion sur la filiation et d’une plongée sinueuse dans les douloureux souvenirs d’une jeunesse difficile. Loin du témoignage pleurnichard, Nick Flynn ose différentes formes narratives et dit l’intime avec une distance qui, paradoxalement, ne fait que renforcer la proximité avec le lecteur. Un tour de force éblouissant, loin de la branlette autofictionnelle propre à la littérature française actuelle. Prenez-en de la graine bordel !
Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie de Nick Flynn. Gallimard, 2006. 350 pages. 19,80 euros.
Tout le monde (ou presque) en a dit le plus grand bien mais je dois reconnaître que ce roman ne m’a fait ni chaud ni froid. Encéphalogramme plat du début à la fin, je m’attendais à tellement mieux. Une grosse déception supplémentaire cette année.
Une bouche sans personne de Gilles Marchand. Aux Forges de Vulcain, 2016. 260 pages. 17,00 euros.
Superbe, tout simplement superbe ! Un récit dur, intime et pudique sur la guerre et les traumatismes qu’elle engendre, sur la perte des êtres chers et la reconstruction malgré des stigmates qui resteront à jamais indélébiles. Tout en finesse, sans grosses ficelles tire-larmes ni apitoiement malvenu. J’ai bien fait de le sortir de ma pal cet été.
La jeune fille et la guerre de Sara Novic. Fayard, 2016. 315 pages. 22,00 euros.
Un autre titre sur la guerre. Deux cabossés du Vietnam, un noir et un blanc, réunis dans la même chambre d’hôpital. Le noir n’a plus de bras ni de jambes, le blanc n’a plus de visage. Entre leurs quatre murs ils se confient l’un à l’autre, racontant leur passé et leurs traumatismes. Un huis clos à la fois glaçant et bouleversant jusqu’à son inéluctable conclusion. Là aussi j’ai beaucoup aimé.
Sale boulot de Larry Brown. Gallemeister, 2018. 260 pages. 8,20 euros.
Je me suis ennuyé dans les alpages avec Paolo Cognetti. Le regarder couper du bois et cultiver son jardin comme Charles Ingalls dans La petite maison dans la prairie m’a très vite lassé. Même les visites à ses quelques voisins n’ont fait que m’arracher des bâillements. Je m’attendais à tellement mieux ! Là encore une déception alors que tout le monde ou presque a aimé.
Le garçon sauvage de Paolo Cognetti. 10/18, 2017. 140 pages. 6,10 euros.
Un roman surprenant, baroque, décadent, signé d’un auteur italien sulfureux en diable dont j’ignorais jusqu’alors l’existence. L’histoire raconte le parcours d’un jeune italien débarquant dans le Paris de la Belle époque pour profiter de toutes les folies et excentricités de la ville lumière. Publié en 1921, le texte est d’une surprenante modernité, avec un héros plein de cynisme se moquant de tout et de tout le monde. Je ne pouvais qu’adorer.
Cocaïne de Pitigrilli. Séguier, 2018. 348 pages. 21,00 euros.
Pour une fois que j’ai lu le Goncourt ! Un roman dont la veine sociale m’a plu mais qui tombe par moment dans la caricature et manque d’une certaine finesse d’analyse dans les rapports entre les différents protagonistes. Il n’empêche, dans l’ensemble, j’en garde un très bon souvenir.
Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu. Actes sud, 2018. 425 pages. 21,80 euros.
David Thomas, roi de la microfiction, revisite dans ce recueil le sentiment amoureux dans toute sa diversité. Le résultat est inégal, alternant les petits bijoux d’humour dont il a le secret et des textes beaucoup plus anecdotiques. Sympa sans plus, et clairement pas aussi savoureux que l’excellent « On ne va pas se raconter d’histoires ».
Le poids du monde est amour de David Thomas. Editions Anne carrière, 2018. 220 pages. 16,00 euros.
Un récit autobiographique sans concession dans lequel Nick Flynn raconte son quotidien de travailleur social auprès des sans-abris de Boston pendant les années 80, à une époque où son propre père, qu’il n’a jamais connu, se retrouve à la rue. Leur rencontre dans un foyer est le point de départ d’une réflexion sur la filiation et d’une plongée sinueuse dans les douloureux souvenirs d’une jeunesse difficile. Loin du témoignage pleurnichard, Nick Flynn ose différentes formes narratives et dit l’intime avec une distance qui, paradoxalement, ne fait que renforcer la proximité avec le lecteur. Un tour de force éblouissant, loin de la branlette autofictionnelle propre à la littérature française actuelle. Prenez-en de la graine bordel !
Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie de Nick Flynn. Gallimard, 2006. 350 pages. 19,80 euros.