Quatre histoires. Quatre personnages confrontés à un événement qui va les mener au bord de la rupture. Ils ont des situations confortables, ils sont à un âge où les grands rêves ne sont plus que de lointains souvenirs et ils traînent leur mélancolie entre non-dits et tristesse.
Des nouvelles qui mêlent présent et passé avec fluidité et qui dressent les portraits de femmes et d’hommes en pleine crise, conscients qu’ils ne vont pas vers le beau, conscients des efforts à faire pour garder un aplomb de façade en société, pour montrer que l’on tient le cap alors que le naufrage est en cours.
Un recueil sombre, crépusculaire, désenchanté et d’une glaciale lucidité, porté par l’écriture élégante d’un Richard Russo aussi à l’aise dans les romans fleuve que dans la forme courte. Au final une réflexion tout en finesse sur la solitude, le temps qui passe et la perte des illusions. Tout ce que j’aime en somme.
Trajectoire de Richard Russo (traduit de l’anglais par Jean Esch). Quai Voltaire, 2018. 296 pages. 21,80 euros.