- 1. Ces jours qui disparaissent de Le Boucher Timothé (Glénat - 13/09/2017) | Prix des libraires de bande dessinée 2017, BdGest'Art 2018 (catégorie récit court, Europe), prix Libr'à nous 2018 (BD), prix Utopiales bande dessinée 2018.
Mon avis : C'est l'histoire de Lubin Maréchal vs Lubin Maréchal. L'un est acrobate, l'autre est programmeur informatique. L'un et l'autre vivent un jour sur deux. Ils sont les deux personnalités d'un même corps. Du jour au lendemain, la personnalité de Lubin Maréchal se scinde en deux et à partir de là, c'est le début de mille et une questions : pourquoi, comment ? est-ce que ça va s'arranger ? s'empirer ? Le génie de l'auteur ? Il ne s'arrête jamais de nous surprendre !
- 2. Collaboration horizontale de Mademoiselle Navie et Carole Maurel (Delcourt - 25/01/2017)
Mon avis : Quelle histoire ! Celle de Rose, celle de ses amies et voisines, celle de l’immeuble entier, celle de la France occupée en 1942. Il y a dans leur quotidien beaucoup d’amour et de solidarité, encore plus de secrets et de mystères... et aussi de la délation et des trahisons. L’auteur amène le tout avec beaucoup d’intelligence, elle le fait sans concessions et rend à l’homme toute son ignominie.Côté dessin : C’est tout simplement renversant.
- 3. Boob de Cazot Véronique (Casterman - 13/09/2017) | Prix BD Fnac 2018, prix de la bande dessinée québécoise 2018.
Mon avis : Ô la beauté ! Cet album muet est d'une férocité de dingue. Espoir et désespoir se côtoient d'une case à l'autre, d'une planche à l'autre. C'est beau et c'est rude, comme la vie.
La vie c'est celle de Betty. Elle nous en raconte un épisode. Celui où elle se découvre un cancer du sein, celui où elle subit une ablation (quel mot horrible) d'un sein. Et comme si ça ne suffisait pas celui où elle se fait licencier par manque de conformité, celui où son compag... Elle nous raconte son parcours vers l'acceptation de son nouveau corps, son regard sur lui et celui des autres.
C'est pêchu, c'est lumineux, c'est poétique. C'est canon.
- 4. Ar-Men : l'enfer des enfers de Lepage Emmanuel (Futuropolis - 16/11/2017)
Mon avis : Un album extraordinaire entre fiction et documentaire ! L'histoire et le dessin, je suis tombée amoureuse de cette combinaison absolument réussie. Et pourtant, je n'ai aucune affinité avec les phares, je ne connaissais pas du tout l'histoire d'Ar-Men le phare breton le plus exposé... mais voilà c'est Emmanuel Lepage aux commandes et je trouve qu'il rend intéressant tout ce qu'il touche !
- 5. Le prince et la couturière de Wang Jen (Akileos - 02/05/2018)
Mon avis : Une thématique hautement explosive : le moindre encart aurait valu à l'auteur et à la maison d'édition un lynchage féroce. Autant dire qu'en commençant ma lecture, j'avais beaucoup d'attente. Évidemment, c'est parfait, c'est intelligent et c'est canon !
- 6. Giant, Vol. 1 de Mikaël (Dargaud - 02/06/2017)
Mon avis : Oh la bonne surprise. Je l’ai vu passer dans les meilleures ventes et évidemment, ma curiosité a été titillée.
New York, 1932, sur les chantiers des buildings de Manhattan, notamment celui du Rockefeller Center, on rencontre Giant et ses collègues irlandais. Avec eux, on découvre une époque, une population immigrante pleine de rêves et d’espoir. Et surtout, surtout, on rencontre Giant, tout en carrure et en silence. Il va malgré lui se retrouver embarquer dans une correspondance régulière avec la veuve d’un de ses défunts collègues. Il devait lui annoncer la mort de celui-ci, il n’a pas pu s’y résigner.
J’ai été complètement embarquée. L’histoire, le dessin et l’intrigue : tout est original, tout est passionnant. Il me tarde de lire la suite. D’ailleurs, quand j’ai découvert que je n’aurai pas le fin mot de l’histoire à la fin de l’album, j’ai hurlé à la frustration.
Côté dessin : C’est beau ! La colorisation est dingue.
- 7. Juste un peu de cendres de Day Thomas (Glénat - 25/10/2017)
Mon avis : L'histoire est intrigante, en plus d'être originale et terriblement bien construite. Elle s'appuie sur des "faits divers" réels et des situations concrètes, ce qui donne une touche de véracité effrayante à l'histoire. Et pourtant, on est loin, même très loin du réel ! Il s'agit tout de même d'une intrigue à base créatures horrifiques, dites de cendres, marginales au début du récit, mais qui se multiplient au point de devenir pandémique au fil des pages. Leur prolifération n'est pas un problème en soi c'est plutôt les disparitions d'hommes et d'animaux qu'elles provoquent qui est problématique.
D'apparences humaines, seules les personnes ayant les yeux vairons peuvent distinguer leur vrai nature. Automatiquement, ces derniers deviennent la cible prioritaire des créatures.
L'héroïne, Ashley Torrance, une jeune fille de 17 ans aux yeux vairons, va, au péril de sa vie, tenter de percer leurs secrets et surtout leur genèse. Avec elle, on avance dans l'histoire en allant de question en question. Ô joie, les réponses ont du sens !!
Côté dessin : la beauté ! Graphisme saisissant, couleurs et mise en page incroyable. L'association entre photos et illustrations sur certaines planches est tout simplement démentielle.
- 8. Papayou de Arégui Matthias (Thierry Magnier - 10/01/2018)
Mon avis : C'est plus qu'une histoire, c'est un conte avec son lot de magie, d'enchantement et de férocité ! Un conte sur la jalousie, dans lequel est mis en scène trois personnages hors du commun. Deux d'entre eux partagent une amitié adorable. D'ailleurs, le fruit de leur complicité apporte à l'ensemble de la communauté des opportunités pour une vie plus confortable... qui sont loin d'être appréciées par le troisième personnage, l'envieux, méchant et jaloux (a.k.a le pervers narcissique) qui voit d'un mauvais oeil le déclin de son emprise sur le groupe.
Comme dans tout bon conte, la place du narrateur est primordiale, ici les interpellations se font au travers des titres des chapitres. Ils donnent le ton et nous préparent au pire.
Je n'en dis pas plus. Ce conte féroce mérite d'être découvert et lu d'une traite. Vous irez de surprise en surprise. La surprise commence avec l'objet-livre lui-même et son format hors norme (38 x 28 cm) qui permet au dessin de se déployer. La composition des planches est tantôt régulières, tantôt complètement déstructurée dans une mesure qui reste toutefois très géométrique... mes planches favorites sont sans conteste les pleines pages (je pense même à me racheter un exemplaire pour mettre en cadre quelques beautés). Bonus : la palette de couleurs est fabuleuse...
- 9. Miss Marvel, Vol. 1. Métamorphose de Wilson G. Willow (Panini comics - 04/02/2015) | Prix de la série 2016 (Festival d'Angoulême).
Elle a la fraîcheur de Peter Parker, l'humour d'Iron Man, la force de Wonder Woman... Elle est tip-top ! Et je dois dire que sa bataille entre traditions religieuses, tradition familiale VS vie quotidienne d'une ado et nouveaux pouvoirs est canon !
- 10. The infinite loop de Colinet Pierrick (Glénat - 26/08/2015)
Improbable, parce qu'une fois repris, impossible de ne pas aller au bout pour en savoir plus sur l'avenir de Teddy et Ano, mais aussi sur l'avenir de l'humanité tout entière.
Dans le tome précédent, je retenais de l'intrigue une très belle histoire d'amour au-delà du genre, une histoire d’émancipation, de liberté, c'est déjà beaucoup et c'est tellement plus que ça, c'est l'histoire de ceux qui prennent position, ceux qui se sacrifient pour un monde meilleur. C'est canon !
Au plaisir.