John Burningham.
C'est Isabel Finkenstaedt, alors éditrice chez Flammarion Jeunesse, qui l'avait découvert et fait traduire en français dans les années 70. Ensuite, elle l'emporta avec elle quand elle fonda sa propre maison en 1988, Kaléidoscope.
John Burningham n'avait pas l'intention de s'arrêter. Il avait confié au "Guardian" l'an dernier: "Je n'ai jamais voulu arrêter de travailler. J'ai la chance d'avoir une bonne vue et de ne pas avoir la main qui tremble, aussi vais-je continuer". Il avait aussi une notion très juste de l'enfance: "Les enfants savent que je suis de leur côté. Ils ne sont pas moins intelligents, ils sont juste moins expérimentés. Et il y a cette attitude plutôt idiote qu'on adopte vis à vis d'eux, qui consiste à dire: "Oh, c'est pour les enfants, il faut que ce soient des gâteaux roses et qu'il y ait beaucoup de motifs partout, c'est ce qu'ils vont aimer". Or cela les ennuie. Et s'ils n'aiment pas, ils ne regarderont tout simplement pas"."John était un véritable original, un pionnier du livre d'images et le créateur inventif d'innombrables histoires qui pouvaient être tour à tour hilarantes et réconfortantes, choquantes et ludiques. Il n'a jamais rabaissé les enfants, les traitant toujours avec le plus grand respect", a déclaré Francesca Dow, directrice générale des éditions Penguin Random House Children's.
John Burningham avait reçu il y a moins d'un an, avec son épouse, l'illustratrice Helen Oxenbury, le BookTrust Lifetime Achievement Award, un prix britannique qui récompense l'ensemble de la carrière d'un artiste (lire ici).
"Personne ne crée de livre d'images plus parfait que John Burningham. Son écriture est touchante, drôle et profonde, ses illustrations sont des œuvres d'art", avait commenté à cette occasion Lauren Child, membre du jury. À l'époque, l'auteure-illustratrice Polly Dunbar avait également salué ses peintures, "resplendissant comme une enfance heureuse et floue. Elles me donnent envie de courir pieds nus, dehors, après la tombée de la nuit", avait-elle-ajouté.
Même inspiration mariant humour et imagination que le premier volume, mêmes questions étonnantes, mêmes dessins ravissants et expressifs, mêmes questionnements sur les petits riens et les grands touts.
Toutefois, ici, les "Préférerais-tu..." alternent avec des "Qu'est-ce qui serait pire?" tout aussi désopilants et questionnants. Un délice à découvrir dès 3 ou 4 ans.
Quelques exemples de questions:
"Préférerais-tu...
aider les abeilles à faire du miel
ou creuser un terrier avec un lapin?"
"Qu'est-ce qui serait pire?
Que tout le monde raconte des histoires de toi bébé
ou que ta maman sorte son mouchoir?"
Les questions alternent et interrogent, l'air de rien, l'enfant lecteur sur lui-même, son rapport à la nature, aux animaux, aux autres. Du bonheur.
(c) Kaléidoscope.
A propos des titres précédents de John Burningham
"Logis de souris", ici
"Veux-tu sortir du bain, Marcelle", ici
"Bébé", le seul qu'il ait fait en duo avec son épouse, et d'autres titres, ici
"Préférerais-tu...", ici