Avengers #700

Si la série Avengers n'en est qu'à son dixième épisode, le titre fête son 700e numéro. L'occasion de Jason Aaron de nous dévoiler un monde en pleine transformation suite à la pluie de Célestes du premier arc. Il y a beaucoup de promesses malgré une réalisation qui peine un peu.

J'aime bien la série Avengers de Aaron mais je n'arrive pas à la trouver passionnante. Pourtant, il se passe dans ces pages tout ce que j'adore lire, à savoir un remodelage de l'univers Marvel. En fait, cela ne concerne que la Terre qui doit se réorganiser après les dégâts subis lors de l'attaque du Final Host. Un peu à l'instar de ce que le scénariste nous avait proposé avec la Roxxon Company dans les séries Thor qu'il écrit, Aaron s'intéresse à la politique et nous montre comment les Gouvernements pourraient réagir face aux conséquences d'une telle attaque. Si, la réaction d'Atlantis - dévoilée au précédent épisode - est plutôt convenue et manichéenne, celles de la Russie et des Etats-Unis est plus intéressante.

Dans ces pages, nous nous intéressons surtout au cas de la Russie - celle du Gouvernement américain devrait faire l'objet d'intrigues à venir - nous montrant ainsi une nouvelle Winter Gard à l'image de Aaron. Personnellement, je l'aime beaucoup parce qu'elle propose des personnages qui en imposent par leur aspect (Vostok et Perun) en plus de proposer deux personnages que j'aime beaucoup, Darkstar et Ursa Major - qui est souvent sous-exploité comme le démontre si bien l'introduction de l'épisode.

Dans le même ordre d'idée, l'apparition de Gorilla-Man dans la nouvelle base des Avengers est typiquement ce genre de nouvelles attributions que j'aime. Cela change les figures pré-établies dans les titres Avengers. La remarque était déjà valable pour Ghost Rider mais, aussi, pour le personnage recruté par Wasp dans la back-up dessinée (merveilleusement, mais cela va sans dire) par Andrea Sorrentino.

Ce monde change et c'est ce qui rend plaisant la série Avengers. En revanche dans la forme, c'est un peu mal foutu. Je ne parle pas du début dans lequel Aaron travaille les personnages individuellement au sein de ce nouveau groupe mais, lorsqu'il s'agit de passer à l'action, cela devient lourdingue. Certes, Ed McGuinness n'aide pas à force de dessiner des personnages massifs, il a vraiment du mal à gérer le casting imposant - en nombre cette fois - de ce numéro. Ainsi, la bataille à 3 groupes différents est brouillonne, à tel point qu'on se retrouve avec le départ de l'un quasiment hors-champs. Et puis, cette manière que les Avengers arrivent et se présentent comme l'équipe la plus puissante du Monde me gave un peu. Cela marchait dans les années 60 mais, en 2019, malgré le côté over-the-top assumé, je trouve ça ridicule.

L'épisode se lit en revanche très bien - faut dire que la moitié est une baston orchestrée pour McGuinness - notamment grâce à la partie dessinée par D avid Marquez qui s'impose de plus en plus. Les couleurs de Justin Ponsor mettent vraiment en valeur son travail tout apportant le côté grandiose qu'il pourrait manquer à ses dessins.

L'épisode propose aussi 3 back-up stories qui réservent chacune des surprises. Dans la première dessinée par Frazer Irving, Ghost Rider rencontre Odin avec qui il va partir faire un petit voyage. La seconde nous montre ce qui est arrivé à Loki nous introduisant un personnage tel que nous l'avons vu dans la série Thor. Celle-ci est dessinée par Adam Kubert qui est très en forme et qui a opté pour une mise en page qui force à lire l'épisode à 90°. Enfin, j'ai déjà évoqué la dernière et celle-ci semble-t-il aura des répercussions très rapidement.

Avengers #700