Mike McCormack – D’os et de lumière **

Mike McCormack – D’os et de lumière **

Grasset – 9 janvier 2019 – 352 pages

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Marcus Conway est debout dans sa cuisine, devant sa table, lorsque les cloches retentissent dans son petit village de Louisburgh. Ce son de cloches – l’angélus – fait remonter à la surface de sa mémoire un flot de souvenirs, qui jaillissent au présent et le submergent littéralement ; ils défilent en pagaille, laborieusement, désordonnés. Le temps d’une heure, Marcus se souvient, jusqu’au prochain bulletin d’informations.

De son enfance, avec la figure paternelle, à sa rencontre avec sa femme, la naissance des enfants. Jusqu’à ce jour où sa femme Mairead est prise de violentes crampes et nausées, comme une grande partie de la population locale ; une épidémie semble s’être propagée.

L’écriture peut surprendre de prime abord : pas un seul point tout au long du roman, hormis le point final. Heureusement, le texte est malgré tout aéré, et reste lisible (rien à voir avec Ulysse de Joyce par exemple). Le texte défile dans une unité de temps et de lieu, il épouse le flot des pensées de Marcus, passe d’un souvenir à l’autre sans toujours de logique ; on lit une pensée à l’oeuvre. Il nous offre de belles envolées poétiques par moments, c’est une pensée volubile et folle. Mais il y a certaines longueurs, et ce fut parfois indigeste.

D’os et de lumière est un texte beau et surprenant, pétrit d’une certaine tension poétique. Un roman sans doute à relire mais surtout à découvrir.