Notamment à cause de la publication trop étalée dans le temps, Doomsday Clock a perdu de son rayonnement médiatique. Pourtant, la maxi-série de Geoff Johns et Gary Frank mérite toute notre attention.
Je ne vois toujours pas Doomsday Clock comme la suite de Watchmen mais l'utilisation des personnages créés par Alan Moore et Dave Gibbons n'est pas (complètement) gratuite. En tout cas, Johns utilise l'essence même du titre de 1986 en utilisant à la fois des figures connues de la politique actuelle et en ayant un fond très engagé. Avouons-le, il y a un côté Civil War avec Firestorm dans le rôle de Speedball et Superman dans celui de Captain America mais Johns joue sur d'autres ressorts et n'oublie pas que son histoire n'est pas axée autour de cet aspect. Il y a des hommes dans l'ombre qui manipulent les supers de notre monde à des fins encore floue.
Si par moments de la lecture, nous oublions cette histoire qui lie l'univers DC à Watchmen, Johns en remet une couche en plein milieu avec un moment assez étrange où Lois Lane découvre l'existence de supers d'une autre époque. Le nom n'est pas dissimulé et nous savons depuis un ou deux épisodes que ces personnages avaient un rôle à jouer dans cette histoire. Tout est encore très opaque mais ce qui arrive en Russie devrait être le déclencheur pour faire intervenir vous savez qui. Celui que nous attendons l'apparition depuis le début de la maxi-série...
L'épisode est en tout cas très solide avec un rythme bien géré qui n'est jamais gêné par sa forme. Il y a même une efficacité qu'on n'a pas eu depuis le début de la maxi-série. Ce n'est même pas que l'intrigue s'accélère - ce n'est clairement pas le cas - mais Johns et Frank paraissent plus à l'aise avec le découpage à 9 cases. En tout cas, la lecture est fluide et fort agréable, on se prend vraiment au jeu.