Ma dernière lecture : Riquet à la houppe d’Amélie Nothomb.
Ce petit roman, basé sur le conte de Perrault que je ne connaissais pas, raconte l’histoire d’un homme effroyablement laid et d’une jeune femme d’une sublime beauté : Déodat et Trémière. Ça déjà, c’est du Nothomb pur jus.
Les deux personnages naissent, grandissent, se rencontrent et finissent ensemble. Chacun est différent, unique, et donc rejeté des autres et du monde extérieur. Tous deux jouissent d’une vie intérieure d’une intense richesse : Déodat, surdoué, se découvre une fascination pour les oiseaux, Trémière vit dans la contemplation du monde qui l’entoure et est considérée par tous comme une pauvre idiote. Sa passion à elle, engendrée par sa magnifique sorcière de grand-mère : la splendeur des bijoux.
C’est du 100 % Nothomb, encore une fois. N’y allez pas pour l’histoire : le style, lui, reste délectable et la finesse de l’esthétique ou de l’introspection assure des moments très agréables.
Je continue cependant à beaucoup moins apprécier ces écrits récents que ses premiers livres (jusqu’à 2007), à l’intensité bien plus captivante à mes yeux. J’ai avec cette auteur un lien très particulier, d’ordre absolument émotionnel : je l’adorais dans mon adolescence, et ai entretenu avec elle une correspondance épisodique (elle est de ces âmes généreuses qui répondent systématiquement à leurs lecteurs). Je la suis donc par fidélité et continue à la trouver éminemment talentueuse… Mais je dois bien l’avouer, la passion n’est plus la même. Riquet à la houppe est un livre plaisant mais qui ne m’a pas enfiévrée. Pour rester cloué au mur, lisez Mercure.
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