L'année 2019 est déjà bien entamée et Mimine a mis un temps infini à sortir de son trou. Si vous intercalez dans l'histoire les vacances de Noël (pendant lesquelles Mimine a fait l'étoile de mer après orgie) et un déménagement Ô combien attendu, la gazelle (oui la petite gazelle c'est moi) n'a pas eu un moment à elle pour s'occuper du blog, de son bilan et de l'écriture de sa dernière lecture du Picabo River Book Club : American War d'Omar El Akkad.
Jusqu'à maintenant.
Parce que ça y est. Le bureau de Mimine est aussi opérationnel que celui de la NASA, les moteurs sont en marche (du chauffage) et la belle luminosité éclaire les touches du clavier. Bref, toutes les conditions sont réunies pour que Mimine et les multiples personnes qui vivent dans sa tête fassent dans le lancer de fusées blogosphériques.
Roman d'anticipation, American War raconte la seconde Guerre de Sécession en 2075, divisant le nord et le sud des Etats-Unis. Cette fois-ci, plus question de l'abolition de l'esclavage ni de la traite des noirs mais des énergies fossiles, la principale richesse du sud qui n'a pas l'intention de lâcher son business de flouz. Pas d'bol le monde a commencé à changer vers une révolution écologique et le nord des US est déjà dans la course des énergies renouvelables ordonnant alors à sa moitié d'en faire de même qui a donc répondu :
Bref, c'est la guerre, c'est la panade et qui en souffre le plus ? Je vous l'donne dans le mille : LES GENS. Et donc on va suivre la famille Chestnut qui se trouve tout pile au milieu du conflit entre les rouges et les bleus, le nord et le sud, et qui va devoir se battre comme des forcenés pour s'en sortir. On va suivre notamment Sarat, la benjamine de la famille Chestnut, qui avait une enfance correct jusqu'au jour où son père se fait assassiner. Elle et sa famille vont se retrouver confrontés à la vie dans les camps de réfugiés, aidés de loin par les ONG internationales.
Je ne vous l'cache pas, ça va pas être jojo.
Bah écoutez, je vais déjà me remercier moi-même pour avoir eu l'idée de lire cet été Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell qui m'a beaucoup appris sur la première Guerre de Sécession et ses enjeux. Parce que sans ça (sans être larguée non plus n'exagérons rien) j'aurais peut-être moins compris les parallèles entre les deux guerres civiles, n'étant pas une experte en Histoire états-unienne. Petit plus qui m'a permis de rentrer assez facilement dans le roman, comprenant que le sud est toujours bien pénible à ne vouloir pas changer même si c'est pour le bien de tous et que la question de l'argent est primordiale même s'il faut pour cela envoyer des jeunes gars sur le front.
Mais le plus effrayant dans tout ça, c'est l'actualité du machin. Débat sur les énergies fossiles obsolètes, ceux qui disent que l'écologie ça sert à rien que la Terre VA TRÈS BIEN, ça ne vous rappelle rien ? Et il n'y a pas que ça. L'auteur qui est également journaliste et reporter de guerre sait de quoi il parle dès qu'il décrit les camps de réfugiés, les conditions de vie et la cruauté des magouilles et autres renardises pour pouvoir survivre ; l'embrigadement des soldats chez les jeunes ; et le fait que tout ceci n'est que politique et qu'on aide des réfugiés que si on y gagne quelque chose au bout du compte. Le monde a rebattu ses cartes, les anciennes puissances mondiales (les Etats-Unis) se sont effondrées et les nouvelles puissances et Etats formés ont toutes les cartes en main. Omar El Akkad prophétise un avenir tout à fait envisageable et en même temps arrive à nous parle de notre monde, du présent, avec une acuité parfois déroutante. Un roman d'anticipation dans les règles de l'art donc.
Cependant,
bah j'ai quasi démarré une petite angoisse dans la tête. Et je n'ai pas pu aller plus loin dans le roman, m'arrêtant au milieu pendant les vacances et n'ayant jamais été capable de le reprendre depuis.
Faut dire que les conditions de lecture ne m'ont pas aidée. À ce moment là je vivais dans un endroit assez déprimant et dénué de confort en attente de retrouver mon chez moi et du coup le bouquin n'a fait que me déprimer davantage et là mon cerveau m'a dit :
En tout cas, je peux louer les talents d'écrivain d'Omar El Akkad : ça paraît si vrai, si tangible, si possible toute cette histoire que j'ai été " trop " prise dans le récit.
American War a de grandes qualités narratives et la psychologie des personnages est parfaitement traduite sous la plume d'Omar El Akkad ; un roman d'anticipation qui analyse notre monde et ses enjeux comme seul un journaliste ayant été sur le terrain de grands conflits pouvait l'écrire. C'est pour ces raisons que je ne veux pas lâcher l'affaire. Y a quelque chose dans ce roman de vrai et de grand qui me pousse à croire que je pourrais l'apprécier à sa juste valeur dans de meilleures conditions. Je m'y remettrai. Un jour. Promis.