Rentrée littéraire québécoise · hiver 2019 · repérage

Rentrée littéraire québécoise · hiver 2019 · repérage
Je ne sais pas si c’est moi qui fait la petite bouche, mais parmi le lot de parutions qui sortira au Québec cet hiver, seul cinq romans m’intéressent et, là-dessus, un seul roman québécois pur laine. La traduction du roman de Lee Maracle, que j’attends depuis plus d’un an, paraît enfin. Et ceux deux romans publiés aux précieuses éditions La Peuplade, dont un roman de la Finlandaise Tove Jansson, m’attendent. Ils seront aussi disponibles de lautre côté de l’océan cet hiver.


LE CHANT DE CORBEAU – LEE MARACLE – MÉMOIRE D’ENCRIER

Rentrée littéraire québécoise · hiver 2019 · repérageL’épidémie de grippe asiatique des années 1950 atteint la Colombie-Britannique et ravage la communauté. Les Autochtones sont livrés à eux-mêmes et les médecins blancs négligent de les soigner. La jeune Stacey, sa mère et les autres femmes du clan du loup se serrent les coudes, enterrent leurs morts, à l’ombre de la prophétie de Corbeau: «Les grandes tempêtes façonnent la terre, font éclore la vie, débarrassent le monde de tout ce qui est vieux pour faire place au neuf. Les humains appellent ça des catastrophes. Ce sont juste des naissances.»


FAIR-PLAY – TOVE JANSSON – LA PEUPLADE

Rentrée littéraire québécoise · hiver 2019 · repérageJonna et Mari partagent leur vie entre leur appartement situé non loin du port de Helsinki, où leurs deux ateliers sont séparés par un grenier commun, et leur maison sur l’île, difficilement accessible lorsque le brouillard se lève. Partenaires bienveillantes et bavardes, les femmes peignent, écrivent, sculptent, filment, se retrouvent pour les pauses-cafés et cigarettes; elles se disputent, se soutiennent, philosophent à propos de tout et de rien. Au crépuscule de sa pratique, Tove Jansson conjugue dans Fair-play trois passions indissociables – le travail, l’amour et la liberté – et offre une profonde leçon de jeunesse, celle de toujours faire de sa vie une œuvre d’art.


AU BORD DE LA SANDA – GYRDIR ELIASSON – LA PEUPLADE

Rentrée littéraire québécoise · hiver 2019 · repérageUn homme vit et peint dans ses caravanes tout près de la Sandá, une rivière glaciaire aux confins de l’Islande. L’été s’achève, les tableaux s’entassent dans l’atelier, les visites sont rares et les nuits, de plus en plus froides et tranquilles. Avec en tête la biographie de Chagall ou les lettres de Van Gogh, l’artiste arpente la forêt, s’oubliant dans le courant du temps passé, que viennent interrompre les apparitions irréelles de la femme à l’imperméable rouge. Une seule chose lui importe : peindre la vérité des arbres qui l’entourent. Dans une langue vêtue de paysages, sensible aux tensions secrètes du silence, Au bord de la Sandá suit l’itinéraire d’une réflexion qui choisit l’au-revoir, laissant derrière « des années de sable, dénudées et balayées par le vent, comme un désert desséché par un hiver sans pluie ».


TERMINAL GRAND NORD – ISABELLE LAFORTUNE – XYZ

Rentrée littéraire québécoise · hiver 2019 · repérageAvril 2012. Les corps de Natasha et de sa sœur Gina, deux jeunes innues de la réserve Maliotenam, sont retrouvés aux abords d’un sentier de motoneige de Schefferville. L’inspecteur Émile Morin, dépêché sur place depuis Montréal par un gouvernement qui craint le scandale, a beau fouiller, personne ne se rappelle avoir croisé les deux jeunes filles venues de Maliotenam, quelques centaines de kilomètres plus au sud. Il devra avoir recours aux enseignements de son ami Giovanni «Johnny» Celani, qui a vécu quelques années en ville, pour apprendre à naviguer dans le climat de tension de cet ancien eldorado minier, où l’emploi se fait aujourd’hui plus rare que les batailles autour d’une machine à sous.MADEMOISELLE SAMEDI SOIR – HEATHER O’NEILL – ALTO
Rentrée littéraire québécoise · hiver 2019 · repérageLes jumeaux Nouschka et Nicolas Tremblay vivent avec leur grand-père dans un minuscule appartement du boulevard Saint-Laurent. Seule descendance du légendaire Étienne Tremblay, célèbre pour ses truculentes chansons sur la classe ouvrière et sa réputation de bon vivant, frère et soeur sont désespérément immoraux et d’un charme irrésistible. Élevés sous les projecteurs, les inséparables n’ont jamais pu se résoudre à céder à l’ordinaire. À la veille de leur vingtième anniversaire, leurs pulsions autodestructrices finissent par les rattraper quand Nouschka accepte le rôle de reine de beauté au défilé de la Saint-Jean-Baptiste. L’attention des médias se braque de nouveau sur eux pour exposer leurs failles. Bien que Nouschka tente de s’émanciper et de s’éloigner de sa famille, elle demeure une Tremblay et, lorsque le malheur frappe, c’est vers les siens qu’elle revient. Avec sa baguette magique, Heather O’Neill, marraine des esseulés et des amoureux transis, enchante le récit de cette famille éclatée qui se déchire pour mieux se recoller, et qui s’aime fort sous le ciel de Montréal.
Bref, un p’tit hiver pour moi. Ce qui me donnera plus de temps pour faire du Ski-Doo (dans ma tête)!