La famille Murail : Lorris, le grand frère, avec Douze ans, sept mois et onze jours, paru chez PKJ en 2015
En tant que passionnée de littérature de jeunesse, j’ai des lectures très diversifiées dans ce domaine. De l’album au roman, de la BD au manga, des classiques au visionnage d’adaptations filmiques… Mais j’aime aussi particulièrement me documenter sur les auteurs en eux-mêmes. C’est donc avec beaucoup de plaisir que je lis régulièrement La revue des livres pour enfants, notamment pour ses dossiers sur des auteurs. Ça me permet de mieux comprendre l’univers de l’un ou l’autre et souvent de découvrir des ouvrages inconnus au bataillon. Je ne les lis pas forcément dans l’ordre, mais selon mes envies et attraits.
L’une de mes dernières lectures de cette revue s’est donc portée sur le n°293, qui date de février 2017. Le dossier qui m’a attirée cette fois-ci était sur Marie-Aude Murail. Une autrice qui ne m’a absolument jamais déçue, dont je viens de lire les 4 tomes de Sauveur et fils avec délectation mais finalement dont je ne sais absolument rien. Ce fut près d’une quarantaine de pages de bonheur à lire. J’y ai notamment découvert que le talent d’écrivain était familial chez les Murail. Le frère et la sœur de Marie-Aude sont également auteurs ! Il y a donc Lorris Murail, l’aîné, Elvire Murail, la cadette (plus connue sous le nom de Moka), et enfin la benjamine : Marie-Aude Murail. Avec autant de talent artistique en une seule famille, les réunions doivent être bien sympas chez eux !
Tout de suite la curiosité m’a piquée et j’ai voulu lire des œuvres de chacun d’entre eux. Seulement, ils ont tous été très prolifiques et mon porte-monnaie ne peut suivre une telle cadence. J’ai donc décidé de faire avec ce que ma médiathèque possédait, puisque je n’ai jamais été déçue de ce côté-là. J’espérais y trouver des romans plutôt récents de chacun d’eux et en effet, j’ai trouvé mon bonheur. J’ai réussi à dénicher des romans de moins de 6 ans pour chacun d’eux. J’aurai également beaucoup aimé pouvoir mettre la main sur Golem, une saga de 5 tomes qu’ils ont écrite à 6 mains, mais on ne peut pas non plus demander le beurre, l’argent du beurre et le *** de la crémière.
Pour mon plus grand plaisir, et pour le vôtre aussi je l’espère, je vais donc vous concocter trois articles successifs sur la famille Murail, en allant de l’aîné à la benjamine. Attention, il n’est en aucun cas question de faire une comparaison des œuvres entre frère et sœurs. Je souhaite uniquement découvrir l’univers de chacun et m’intéresser de plus près à cette famille d’artistes. Voici donc le programme des réjouissances, pour vous mettre l’eau à la bouche :
- Article 1 : Douze ans, sept mois et onze jours, de Lorris Murail.
- Article 2 : 12 d’Elvire Murail, alias Moka.
- Article 3 : Ma vie a changé de Marie-Aude Murail.
Et Coco, qui est en train de lire Sauveur et fils, tome 1, vous réservera peut-être un article sur le roman, s’il l’a assez touchée pour qu’elle veuille partager ses sentiments ! Alors préparez vous à en voir de toutes les couleurs sur la famille Murail !
On commence donc aujourd’hui avec le grand-frère, Lorris. Je n’ai pas eu le choix dans mes lectures pour cet auteur car c’était le seul titre possédé par la médiathèque, cependant, Douze ans, sept mois et onze jours m’avait déjà fait de l’œil en librairie, j’étais donc contente d’avoir l’opportunité de le lire et de découvrir que l’écrivain faisait partie de la famille Murail. Ce qui m’avait attirée dans ce roman au premier abord, c’est sa couverture et son résumé. Je vous livre donc ce dernier tel quel :
Une cabane perdue dans les forêts du Maine. C’est là que Walden est abandonné par son père. A partir de maintenant, le garçon va devoir se débrouiller pour survivre dans les bois. Avec pour seule richesse quelques boîtes de conserve, un livre de Thoreau et une carabine. A la fin de chaque journée, Walden note son âge sur une écorce de rondin. Douze ans, sept mois et quatre jours, au moment où commence son apprentissage pour le moins étrange…
La fratrie Murail
Deux choses m’ont intriguée dans cette quatrième de couverture : comment vont être représentés les jours de solitude de l’enfant dans la forêt, mais surtout, pourquoi 7 jours de différence entre le titre et l’abandon de Walden ? Est-ce le nombre de jour qu’il va tenir avant de mourir ? Avant qu’un rebondissement arrive ? Autant vous le dire de suite, c’est un suspens très bien tenu jusqu’au 2/3, 3/4 du livre.
Car oui, quand Jack Stephenson, le père de Walden, l’abandonne dans la forêt, il insiste bien sur cette donnée : « Jeudi de la semaine prochaine, tu auras douze ans, sept mois et onze jours. Crois-moi, c’est important. Plus qu’important. » Le jeune Walden va en conclure que c’est le moment où son père viendra le rechercher et c’est pour cela qu’il notera soigneusement son âge sur un rondin chaque jour passé dans la cabane au milieu de la forêt. Mais cette date ne représente pas que ça…
En réalité, ce récit ne conte pas que les mésaventures d’un jeune garçon abandonné par son père pour soi-disant devenir un homme (d’après Monsieur Stephenson, c’est le meilleur moyen d’y arriver). Seulement, je ne peux absolument pas vous dire ce que recèle la deuxième partie du roman, qui nous mène vers un sacré rebondissement. Je vais donc devoir vous laisser mariner jusqu’à ce que vous le lisiez vous-même ! En attendant, je peux tenter, tant bien que mal, de vous donner mes impressions, sans dévoiler de spoil important sur la suite du récit.
Comme je l’ai déjà dit, ce roman m’avait déjà fait de l’œil. C’est donc pleine d’enthousiasme que j’ai commencé ma lecture. Les premiers chapitres, avec l’abandon de Walden, et ses premières heures au fin fond du Maine, m’ont tout à fait convaincue. Puis, le temps passant, j’ai trouvé ça longuet. Je ne pensais pas que le récit allait nous mener vers la description des journées longues et ennuyeuses du jeune garçon, mais que très vite il se passerait des choses palpitantes. J’ai donc un peu déchanté par la suite pendant les quelques jours où il ne se passe rien de bien extraordinaires et où il arrive à s’en sortir très bien tout seul alors qu’il n’est franchement pas débrouillard. De plus, je n’ai pas réussi à m’identifier, car aucune des réactions du garçon ne ressemblait à ce que j’aurais personnellement fait.
Finalement, après un changement de point de vue des personnages et surtout l’explication de cette fameuse date fatidique des douze ans, sept mois et onze jours, j’ai eu un regain d’intérêt. Je me suis dit qu’enfin le fond du récit prenait de l’intérêt et que c’était bien sympathique. Puis finalement, la fin un peu trop prévisible et gentillette a fini de me décevoir sur les dernières pages.
C’est donc pour moi un récit avec une trame franchement sympathique, avec des idées nouvelles, mais qui manquait de piquant et dont je ressors tout de même assez déçue. Cependant, je ne regrette pas de l’avoir lu, puisqu’il me faisait de l’œil depuis un moment. Et surtout, contente d’avoir découvert l’univers de l’aîné de la fratrie Murail.
Le récap’ :
Les points positifs :
- Une trame de départ bien pensée,
- avec un rebondissement très intéressant et qui donne un regain à l’histoire…
Les points négatifs :
- … mais des longueurs dans le récit,
- des réactions de la part de Walden pas toujours réalistes,
- et une fin trop classique.
A bientôt pour la suite des péripéties de la famille Murail les loulous !