On y est. A l’instant de la fracture. Quand tout va basculer.
Ils sont là. Autour de la table. Pour le réveillon de Noël.
Bientôt il va ouvrir la bouche. Après ce sera la déflagration. L’explosion.
Il le dira une fois. Avant de hausser le ton. Et de pointer le doigt vers son père.
« Papa a abusé de moi ».
Les souvenirs douloureux affluent. Il se rappelle le loup dans la maisonnée. L’ogre qui a laissé sur l’enfant qu’il était son empreinte indélébile. La mère, Les frères et sœurs plus âgés qui n’ont rien vu. Ou qui n’ont pas voulu voir. Jusqu’alors il s’est tu. Ne rien dire pour les préserver. La famille comme un piège dont on ne peut se sortir. Pour ne pas faire souffrir les autres avec ses propres souffrances. Pour ne pas briser l’harmonie, l’équilibre. Le bonheur de façade.
C’est rien de dire qu’Antoine Dole m’a scié. Une fois de plus. Quarante petites pages dans la tête d’un fils qui s’apprête à dire l’insoutenable. L’inimaginable. Des phrases courtes. Heurtées. Comme une respiration saccadée. Ce moment où monte le vertige, où l’on prend son courage à deux mains pour franchir le pas en sachant qu’il n’y aura pas de retour en arrière possible. Jusqu’à la dernière ligne on attend l’instant de la fracture. Le moment de se jeter dans le vide. Sans filet.
C’est terrible. Poignant. Intense. Percutant. Antoine Dole égal à lui-même, quoi.
L’instant de la fracture d’Antoine Dole. Talents hauts, 2018. 45 pages. 7,00 euros. A partir de 14 ans.
Une pépite jeunesse partagée avec Noukette.
Ils sont là. Autour de la table. Pour le réveillon de Noël.
Bientôt il va ouvrir la bouche. Après ce sera la déflagration. L’explosion.
Il le dira une fois. Avant de hausser le ton. Et de pointer le doigt vers son père.
« Papa a abusé de moi ».
Les souvenirs douloureux affluent. Il se rappelle le loup dans la maisonnée. L’ogre qui a laissé sur l’enfant qu’il était son empreinte indélébile. La mère, Les frères et sœurs plus âgés qui n’ont rien vu. Ou qui n’ont pas voulu voir. Jusqu’alors il s’est tu. Ne rien dire pour les préserver. La famille comme un piège dont on ne peut se sortir. Pour ne pas faire souffrir les autres avec ses propres souffrances. Pour ne pas briser l’harmonie, l’équilibre. Le bonheur de façade.
C’est rien de dire qu’Antoine Dole m’a scié. Une fois de plus. Quarante petites pages dans la tête d’un fils qui s’apprête à dire l’insoutenable. L’inimaginable. Des phrases courtes. Heurtées. Comme une respiration saccadée. Ce moment où monte le vertige, où l’on prend son courage à deux mains pour franchir le pas en sachant qu’il n’y aura pas de retour en arrière possible. Jusqu’à la dernière ligne on attend l’instant de la fracture. Le moment de se jeter dans le vide. Sans filet.
C’est terrible. Poignant. Intense. Percutant. Antoine Dole égal à lui-même, quoi.
L’instant de la fracture d’Antoine Dole. Talents hauts, 2018. 45 pages. 7,00 euros. A partir de 14 ans.
Une pépite jeunesse partagée avec Noukette.