Et si je vous dis que ces covers seront l'oeuvre d'Alex Ross, et que j'évoque un certain Phil Seldon, et ses photographie super héroïques? Vraiment?
Il s'agit de Marvels, extraordinaire production de Kurt Busiek et Alex Ross, donc. Je me rappelle la sortie de la chose, à l'époque où Lug puis Semic nous proposaient nos Bd hautes en couleurs et en collants bariolés. Une claque. De celle qui vibre et dont vous mettez des jours, des semaines à vous remettre. Busiek était un quasi inconnu, avant cela, n'ayant rien écrit de bien formidable chez Marvel, malgré une qualité que tout le monde lui accordait depuis longtemps : un amour et une connaissance encyclopédique des moindres recoins du Marvelverse. Et d'un coup d'un seul, il livre une fresque historique impressionnante, déplaçant le point de vue narratif vers le regard d'un simple quidam, ou presque. En l'occurrence Phil Seldon, un photographe et reporter du Bugle, célèbre journal new-yorkais. Seldon est le cobaye parfait pour expérimenter tous les états d'âme des mortels que nous sommes. De l'étonnement au merveilleux, devant certains prodiges, à la crainte et la haine, quand les batailles de rues dégénèrent et que des êtres différents semblent menacer l'existence routinière de notre monde et de notre espèce. Le point de départ du récit est fixé au jour où le professeur Horton présente son androïde (la Torche, celle des origines, pas Johnny Storm) au public, puis se concentre sur les années soixante, décennie charnière pour le genre, avec l'apparition des Fantastiques. Si Seldon nous fait partager ses découvertes, son ravissement, ses doutes, ses hésitations, il est aussi père de famille, et simple citoyen, et la grande trame de l'héroïsme influence forcément cette petite quotidianité qui nous aussi proposée, et rend aussi crédible et réaliste cet album remarquable, où l'univers Marvel nait, se développe, prospère, se densifie, page après page. Sans jamais dévier de sa ligne directrice : l'impact de ces héros en collants sur l'humanité la plus banale, dont l'existence est à jamais remise en question.
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