Département V, Tome 4: Dossier 64 de Jussi Adler-Olsen,
Publié au Livre de Poche,
A la fin des années 80, quatre personnes disparaissent mystérieusement en l'espace de quelques jours. Jamais élucidée, l'affaire se retrouve sur le bureau du Département V. Carl Morck et ses improbables assistants, le réfugié syrien Assad et la pétillante Rose, ne tardent pas à remonter jusqu'aux années 50 où s'ouvre un sombre chapitre de l'histoire danoise : sur la petite île de Sprögo, des femmes sont internées et stérilisées de force sous la direction du docteur Curt Wad, obsédé par l'idée d'un peuple " pur " .
Plongé dans une terrible histoire de vengeance, Mørck enquête cette fois dans le milieu politique opaque d'une société danoise où l'influence des extrêmes se fait sentir. Jussi Adler-Olsen se surpasse en entremêlant passé et présent d'une main de maître, sans renoncer à son humour plus acéré que jamais.
Les enquêtes du Département V sont toujours la promesse de passer un moment très intéressant aux côtés de personnages hors du commun. J'avais adoré les trois premiers tomes de cette saga qui met à l'honneur des policiers danois.
Le département V c'est un secteur un peu spécial de la police danoise. Carl et son équipe, Rose et Assad, s'occupent des " cold case ". Il s'agit de rouvrir de vieilles enquêtes qui n'ont jamais abouties. Avec cette quatrième enquête, les policiers sont servis! Entre parti d'extrême-droite, eugénisme et stérilisation forcée de femmes, Carl et ses ses assistants mettent le pied dans une machination diabolique dont les racines remontent aux années 50.
Jussi Adler-Olsen nous offre ici une très bonne enquête. Il s'est basé sur l'existence réelle d'un camp d'internement pour femmes, sur l'île de Sprögo. Là-bas, les femmes considérées comme asociales ou de mauvaise vie, sont internées de force puis stérilisées. Au cœur de cette organisation bien rôdée: Curt Wad, une sorte de néo-nazi qui décide d'épurer la société danoise. Il y a ici des relents de nazisme qui font peur et qui prennent le lecteur aux tripes.
L'intrigue navigue entre l'enquête menée par Carl et ses assistants et le passé d'une certaine Nete, elle-même internée de force à Sprögo. C'est toujours aussi dynamique. On ne s'ennuie pas une seule seconde malgré les 665 pages du roman. Menée tambour battant, l'intrigue nous fait pénétrer au cœur d'un monde devenu fou dans lequel les médecins se prennent pour Dieu, décidant de vie ou de mort. Et ce qui est toujours intéressant, c'est de voir que le lecteur a toutes les réponses en main: il regarde simplement comment Carl parvient à faire la lumière sur le passé et j'apprécie toujours beaucoup ce genre de livre.
Si la fin apparaît un peu alambiquée, Dossier 64 reste un thriller très efficace qui prend aux tripes: le genre de roman impossible de lâcher avant la fin!