Mon père, ce poivrot

Chronique « MON PÈRE, CE POIVROT »

Scénario et dessin de STEPHANE LOUIS,
Couleurs de VERA DAVIET

Public conseillé : Adultes

Style : Vie quotidienne / intime / drame
Paru le 9 janvier 2019 aux éditions BAMBOO, Collection GRAND ANGLE
16,90 euros
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Ça commence comme ça…


Lucien est un alcoolique invétéré. Sa femme Louisette l’a quitté et son fils Rémy ne lui parle plus depuis plusieurs années. Sa seule raison de vivre est le bar de Salim “Les 4 marches”. Un soir de grosse déprime, il est accoudé au zinc et cuve son vin. Tout d’un coup, au milieu du brouhaha, il entend dans le poste de télévision une voix qui l’interpelle ! Il hurle qu’il faut mettre plus fort, qu’il veut écouter.
Salim pense que c’est encore une lubie de vieil alcoolique. Quand finalement il veut obtempérer, il est trop tard, le JT est terminé. D’énervement, Lucien tombe en apoplexie. À son réveil, le voilà décidé à partir sauver “une vie”. Mais avant ça, il faut absolument boire un dernier verre ! Promis, après il arrête…

Ce que j’en pense


J’ai été bouleversée par cette histoire. Dans bien des passages, je me suis reconnue dans le personnage de Rémy. Beaucoup de souvenirs me sont revenus et par moment j’ai même pensé que cette histoire était la mienne… C’est beau, c’est poignant. Parfois révoltant et inconcevable. Si ce récit parle d’alcoolisme, l’auteur a su en faire une histoire qui n’est pas moralisatrice.
Oui, Lulu est un vrai poivrot, mais par amour, un jour, il décide qu’il faut arrêter tout ça pour aller à l’aide d’une autre vie. Pas facile… Le combat est rude. Il se bat, s’acharne, mais tout le ramène à la bouteille. Dés que cela devient trop dur, il faut un petit verre, après ça ira mieux…
Son récit montre bien ce soucis d’addiction qu’ont toutes ces personnes qui ne savent pas dire non ! J’ai connu ça, les reproches, les cris. Le bras levé, mais pas abaissé… Puis le “pardon, je ne voulais pas, ça n’arrivera plus”. Cela ne détruit pas qu’une personne. Cela détruit un couple, une famille et bien plus. L’auteur l’a bien montré, après tant d’année, il n’est pas évident de pardonner. Une chose est sûre, son récit m’a fait réfléchir et je ne vais pas en rester là dans ma réflexion. mon_pere_ce_poivrot_couvmon_pere_ce_poivrot_couvP01mon_pere_ce_poivrot_couvP02mon_pere_ce_poivrot_couvP03mon_pere_ce_poivrot_couvP04mon_pere_ce_poivrot_couvP05 NextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnail

Stéphane Louis est un vrai caméléon. Il écrit, dessine… Au fait, je crois, qu’il ne s’arrête jamais. Il passe d’un style à l’autre, rien ne le retient. Bandes dessinées de Science-fiction, historique, d’aventure ou d’espionnage, tout en passant par des récits de vie quotidienne. Il a touché à toutes les thématiques ! Bon, il ne lui reste plus que le western et la BD jeunesse, je crois. Notre caméléon passe de l’une à l’autre avec une grande aisance et dextérité. Cela se voit, se ressent. D’ailleurs il est sorti le même jour que “Mon père ce poivrot”, le tome 5 de la (très bonne) série “Androïdes” aux éditions Soleil. Scénarisé et dessiné (couleurs de Sébastien Lamirand) par Monsieur Louis ! Je ne sais pas s’il dort parfois, mais comme il écrit beaucoup de scénarios et qu’il dessine un certain nombre d’entre eux (et à l’ancienne, excusez du peu), je me dis qu’il a bien de la chance d’avoir, très souvent, sa femme Véra Daviet qui met de la couleur dans ses dessins…