Hiver

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Hiver – Mons Kallentoft

Le Serpent à plumes (2009)
Traduction du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss

Un jour glacial de février, près de Linköping, le corps monstrueux d’un homme est retrouvé nu, pendu aux branches d’un arbre dans la campagne gelée. Il s’agit de Bengt Andersson, surnommé Bengt le ballon par les gamins du coin, à cause de ses cent-cinquante kilos, Bengt qui a été le souffre-douleur de ses camarades d’école, Bengt qui avait frappé son père à la tête avec une hache, Bengt qui était suivi par une jeune assistante sociale, Maria Murvall, jusqu’à ce que celle-ci soit retrouvée errant sur la route, des plaies sur tout le corps, après avoir été violée. Le coupable n’a jamais été identifié, la jeune fille est toujours hospitalisée, mutique et absente. Bengt avait été interrogé comme les autres de patients de Maria et mis hors de cause. Mais les frères de Maria, des voyous impliqués dans un tas de sales affaires, ont-ils pas le même avis ? Auraient-ils pu tuer celui qu’ils croient impliqué dans l’agression de leur sœur ?
Voilà l’énigme que doit élucider la commissaire Malin Fors de la police judiciaire de Linköping. Malin est une jeune femme divorcée, mère d’une adolescente de quatorze ans, Tove, dont elle partage la garde avec son ex-mari, Jan. Malin aime son métier, s’y implique beaucoup, trop sans doute. Elle vit mal l’adolescence de sa fille, ne sait plus lui parler et voit les liens entre elles se distendre. Et puis Malin a un problème avec l’alcool, y trouve trop souvent un refuge contre sa solitude, que sa relation épisodique et floue avec un journaliste local n’arrive pas combler.
C’est donc dans un univers bien noir que je me suis plongée avec ce premier tome d’une série d’un auteur suédois que je ne connaissais pas avant d’en lire du bien sur le blog de MHF qui en avait fait son coup de cœur littéraire de 2016.
Un gros pavé de presque cinq cents pages, une intrigue rondement menée à un rythme addictif, des policiers attachants et normaux, qui cherchent à bien faire leur travail tout en se débattant avec leurs propres problèmes domestiques et conjugaux, finalement ça se lit bien, même si l’ambiance est très glauque. D’ailleurs, à plusieurs reprises, je me suis dit que je n’allais pas poursuivre ma lecture, mais un peu malgré moi, j’ai continué jusqu’à la fin, jusqu’à connaitre l’identité du meurtrier de Bengt le ballon.
Et ce Mons Kallentoft est très fort car l’énigme concernant Maria Murvall n’est pas résolue et j’ai compris qu’elle ne le serait pas avant le tome 5 de la série.
Aurais-je le courage d’aller jusque-là ?
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