En nous beaucoup d'hommes respirent - Marie-Aude Murail

En nous beaucoup d'hommes respirent - Marie-Aude Murail

" Mes parents ont eu quatre enfants artistes, trois écrivains et un compositeur de musique, quatre enfants qui ont suivi le chemin de Raoul. Il arrive que des êtres morts dans la fleur de l'âge donnent beaucoup de fruits. J'aime à penser, j'aime à dire que Raoul est de ceux-ci. "

J'ai pris beaucoup de plaisir à feuilleter avec Marie-Aude Murail son album de famille. Une famille pas tout à fait comme les autres, à la fibre artistique très développée et surtout une fratrie étonnante, la sienne, qui compte trois auteurs et un compositeur.

De la famille Murail, j'ai d'abord " rencontré " Lorris avec Douze ans, sept mois et onze jours puis Marie-Aude avec la série des Sauveurs & fils, je me suis bien rattrapé depuis avec Oh, boy ! La Dame qui tue, sa bio de Charles Dickens et ce n'est pas fini ; me reste encore à découvrir Elvire qui publie sous le pseudonyme de Moka.

L'ouvrage, illustré de nombreuses photos, est le fruit de la découverte de la correspondance et des archives familiales puis sa maturation plusieurs années avant de se résoudre à le publier.

La correspondance de ses ascendants m'a souvent étonné par sa richesse et sa qualité. Une famille de lettrés sur plusieurs générations qui interroge forcément sur ce qu'il restera aux générations futures à l'heure d'internet.

En nous beaucoup d'hommes respirent est à la fois un portrait de femme, à la fois une fresque familiale où transparait à chaque page l'importance de la transmission au niveau de la culture comme de la lecture et évidement, l'importance de l'écrit.

Marie-Aude Murail a un ton qui me parle dans ce récit adulte comme dans ses livres destinés à la jeunesse. Je me demande souvent comment et pourquoi je ne l'ai pas découverte plus tôt.

Enfin, quelle ne fut pas ma stupéfaction et mon amusement en découvrant qu'elle avait passé du temps à Cozes, pas très loin de chez moi, et même à Courcoury, petit village de Saintonge où je passais mes étés, gamin, dans les années 80. " Courcoury-Les-Oies " comme on disait chez moi pour taquiner la famille qui y vivait !

Après ça, aucun doute pour moi, Marie-Aude Murail et moi, nos chemins devaient forcément se croiser...