Celle qui marche la nuit



Celle qui marche la nuit de Delphine Bertholon aux Éditions Albin Michel Jeunesse
Celle qui marche la nuitMalo a quinze ans et son monde vient de s’écrouler. Son père, professeur de musique, vient d’obtenir un poste au conservatoire de Nîmes. Lui, le gamin de Paris va devoir suivre le mouvement. Aller vivre en Province, dans le Sud. Son père et sa belle-mère qui rêvaient de devenir propriétaires ont trouvé une occasion en or, une belle maison. Même pas dans un village, en pleine campagne.
Arrivé dans son nouvel environnement, le jeune garçon est loin d’être convaincu. Il n’y a rien à faire dans le coin. Son meilleur ami Pop lui manque terriblement. Et cette maison, il ne la sent pas du tout. Elle lui fait froid dans le dos. Imaginez la maison de Psychose d’Hitchcock aussi isolée que l’hôtel de Shining de Stephen King. Pour tromper son ennui, Malo noircit les pages d’un journal intime que sa tante lui avait offert pour son anniversaire. Un cadeau qu’il avait trouvé ringard mais dont il découvre à présent toute l’utilité.
«  D’instinct, j’ai détesté cet endroit. Je suis un mec rationnel – imaginatif, mais rationnel. Je sais bien que mes réticences ont une cause psychologique : je ne veux pas habiter ici. Je ne veux pas prendre un car pour aller dans lycée où je ne connais personne, je ne veux pas être loin de Pop ni de tous mes copains, je veux retrouver les voitures, les immeubles, le métro, les filles en jolies robes. Je n’ai jamais aimé les vieilles pierreset les chemins forestiers, je suis un type élevé à la pollution, au bitume, au skate et aux platanes ? Alors, au-delà de cet épouvantable « living », je suis conscient que le problème ne vient pas seulement de la maison. Pourtant, j’ai comme une sorte de… je ne sais pas … pressentiment ? C’est sûrement que j’ai vu trop de films d’horreur. »
Deux mois à tenir jusqu’à la rentrée scolaire. Les vacances vont être longues, très longues. N’ayant rien d’autre à faire, Malo se décide à explorer la région au guidon de son vélo. Très vite il découvre une grande maison abandonnée qui l’intrigue et lui donne des frissons.
Une chose inquiète Malo. Jeanne, sa petite sœur, fait d’horrible cauchemars. La nuit, elle hurle et quand ses parents accourent, elle est complètement absente. En journée, elle semble parler à une amie imaginaire. Ses parents, trop occupés par la remise en état de la maison ne semblent pas s’en inquiéter.
Jeanne confie à Malo son secret. Elle voit une jeune fille, Pauline, et passe son temps à jouer avec elle. Le jeune garçon commence à paniquer. Il essaie d’en parler à ses parents, mais sans succès.
Il se confie à son tour à Lili, la jeune postière sur laquelle il a craqué. Il lui demande si elle connait une certaine Pauline. Après avoir coupé court à la conversation comme si elle était en présence d’un fantôme, la jeune femme lui raconte l’histoire de la jeune fille. Pauline était la fille de la bonne de la maison achetée par les parents de Malo. Elle a disparu le 26 août 1987 et n’a jamais été retrouvée. Histoire confirmée par la découverte d’une cassette audio datant de 1987, dans la maison abandonnée.
Malo et Lili vont mener l’enquête pour libérer la maison du fantôme de Pauline.
Avec ce passionnant roman jeunesse, Delphine Bertholon rend hommage à la littérature et au film d’horreur. Les amateurs y trouveront de nombreuses références à l’œuvre de Stephen King.
L’aventure de Malo m’a happé dès les premières pages pour ne jamais me lâcher. Je l’ai lu d’une traite. Avec un langage résolument « djeuns », l’auteure nous plonge dans les questionnements de Malo, nous fait vivre son angoisse, sa peur qui montent au fur et à mesure du livre. Un roman jeunesse à offrir à vos chères têtes blondes en mal de frissons. Vous pourrez vous aussi en profiter.