Pas simple d’être « dysfférent » (j’aime beaucoup ce titre). Pas simple d’affronter le regard des autres, leur méconnaissance de ce trouble, leur jugement forcément négatif face à quelqu’un ne pouvant pas faire des choses qui paraissent évidentes à tout le monde. Pas simple de se sentir bien dans sa peau quand on vous rabaisse en permanence, quand on vous fait comprendre que vous ne pourrez jamais être dans la norme et que l’on se moque de vous.
Charlemagne subit. Il s’enfonce petit à petit, perdant goût à tout, appréhendant avec stress la moindre activité scolaire, la moindre activité tout court. Heureusement il suffit parfois d’une rencontre. Ou deux. D’abord une prof de musique capable de vous écouter, de vous comprendre et de trouver les mots qui apaisent. Ensuite une jeune fille, elle aussi différente, qui va donner à l’adolescent ce qui lui manque le plus : la confiance en lui. Et qui va lui prouver qu’il peut trouver sa voie. A sa façon, à force de volonté, et avec l’aide d’un tiers. Finalement Fanny Vandermeersch montre le chemin d’un enfant différent vers l’épanouissement. Avec simplicité, sans effets de manche larmoyants mais avec une tendresse et une bienveillance qui font chaud au cœur.
Dysfférent de Fanny Vandermeersch. Le Muscadier, 2018. 90 pages. 10,50 euros. A partir de 9 ans.