Dernièrement, j’aurai enfin découvert le grand Jean d’Ormesson avec Et moi, je vis toujours.
J’avais cette envie depuis son décès, qui m’a beaucoup touchée. Je n’ai pas choisi ce livre, qui m’a été prêté : il m’aura en plus fait redécouvrir le plaisir des ouvrages d’occasion, avec leur odeur et leur aspect vécu…
Qualifié de roman, il n’en donne pas le sentiment car son intrigue est totalement multiforme. L’héroïne, présente sous mille visages : l’histoire. Elle est tour à tour compagne de l’homme qui inventa le feu et de multiples grands personnages de toutes les époques : elle nous emmène d’Alexandre à Chateaubriand, de la Chine au Nouveau Monde en passant par la riche civilisation musulmane, de la littérature à la science. Touche-à-tout, éternellement curieuse et toujours passionnée, elle nous fait découvrir de multiples parcours d’exception.
J’ai beaucoup apprécié ce voyage à travers le temps et les ères, surtout au fur et à mesure de sa progression. La figure centrale et, à travers elle, l’auteur affine et précise son jugement en se rapprochant de nos jours. Elle met en lumière nos grandes évolutions : les mutations de la guerre, la montée en puissance du peuple dans la vie politique, l’enjeu de plus en plus présent de l’économie dans la vie des nations, la domination de la littérature et des arts à certains siècles, suivie de l’essor de la science et de la technique. Des analyses fascinantes, et toujours émaillées d’anecdotes. Sa conclusion, méditant sur la naissance, la fin et l’éternité de l’histoire, pose un point culminant à cette œuvre à la fois légère et profonde.
En résumé, quelque chose d’inattendu, d’étonnant et de riche. Je ne sais pas si j’aurai la curiosité d’en chercher d’autres, mais j’ai vraiment apprécié ce moment…
Et j’enchaîne avec Colette et André Gide 🙂
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