La forêt des araignées tristes de Colin Heine est un roman atypique classé fantasy mais plus précisément c'est un mélange de steampunk, de roman d'horreur et d'aventures... Un inclassable finalement si l'on veut faire simple et je tire mon chapeau à l'auteur qui s'est lancé dans ce pari avec ce premier roman.
Bastien de Corville, paléontologue et chercheur à ses heures perdues, se trouve sur la Grande Place où une manifestation s'y déroule. Bastien dont le désir est de s'éloigner quelques minutes de la foule présente, profite d'une démonstration publique, c'est l'occasion de survoler la ville différemment qu'en treum ou en gargouille. Mais la montée s'engage à peine qu'une gargouille se heurte à l'engin et c'est l'accident. Un accident déjà, la suite va promettre ? Notre héros serait-il légèrement malchanceux ? Et cet évènement cache-t-il finalement des faits plus importants ?
En parallèle, nous allons faire la connaissance d'Ernest, l'explorateur qui est engagé pour s'aventurer vers de nouvelles contrées mais cette fois-ci l'exploration sera différente qu'à l'accoutumée car la société qui l'engage lui demande d'embarquer un passager exceptionnel. Décidément, dans cet ouvrage, tout est vocation à l'inhabituel, l'insolite ?
La forêt des araignées tristes de Colin Heine est un roman assez dense, avec de multiples protagonistes. La difficulté dès les premières pages est de repérer ces personnages qui évoluent en parallèle les uns des autres sur différents plans et sur des intrigues diverses. Cela peut être assez perturbant pour le lecteur même si l'action démarre rapidement, voire confus de ne pas voir le lien entre chaque scène. Cependant, le mystère et le suspens se distillent et suffisent pour que les pages se tournent seules.
Ce roman est d'une richesse par son contexte et la qualité de détails sur les différents protagonistes. L'univers est orienté sur des aspects steampunk en pleine révolution industrielle mais pas telle que notre Histoire l'a vécue. Dans son roman, Colin Heine revisite les industries à sa sauce avec des automates, des ballons, cette mystérieuse vape produisant l'ignium pour leur fonctionnement et surtout avec l'introduction des gargouilles qui a aussi bien fait évoluer les déplacements dans cette société et notamment l'organisation des zones urbaines. En découlent des descriptions assez grandioses et magiques sur les conséquences liées à cette industrialisation étonnante mais pas seulement car pour l'auteur c'est aussi un prétexte pour aborder les impacts sur la société qui y vit, des plus pauvres comme des plus puissants. Au-delà, ces machines permettent de relever de nombreux défis dans les contrées inconnues masquées par la vape. J'ai beaucoup apprécié ces passages qui promettent de belles et effrayantes aventures en compagnie de l'explorateur de l'histoire, Ernest.
En conclusion, ce roman est dense au travers de ces intrigues politiques, de ces réflexions sociétales, et de ces découvertes nous plongeant parfois à la limite de l'horreur. Colin Heine à l'identique des contrées qu'il décrit est tout aussi un virtuose pour nous faire frissonner avec des créatures de cauchemar.
- Maison d'édition : Editions Actu SF
- Nombre de pages : 400 pages
- 4ème de couverture : Bastien est paléontologue : sa spécialité ? Étudier les créatures étranges qui naissent de la vape, ce mystérieux brouillard aux propriétés énergétiques extraordinaires qui a recouvert le monde et menace de l'engloutir un peu plus chaque jour. Tour à tour victime d'un dramatique accident en apparence banal duquel il réchappe de justesse et témoin d'un attentat, où sa survie ne tient à nouveau qu'à un fil, il voit son destin basculer. Le voilà pris dans l'engrenage d'une affaire d'espionnage d'envergure internationale, sous les feux croisés d'une société secrète d'assassins, de brutes armées et d'une agence de détectives aux méthodes douteuses. Sans compter qu'une créature cauchemardesque, tout droit venue des Vaineterres, ces zones perdues dans un océan de vape, semble bien décidée à lui faire la peau...