Marie B. Cartaillac

Marie B. Cartaillac

Marie B. Cartaillac est une auteure qui nous vient du Québec. Elle a fait ses études en France et a fini par s’y installer. Son premier roman « Provisoirement » est sorti le 29 mars 2017.

Bonjour Marie, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions.

∴ TOI

  • Parle-nous de toi. Qui es-tu ? Que fais-tu dans la vie ?

J’ai 53 ans et je suis née au Québec. Je suis d’abord venue en France pour faire une année d’études, qui s’est prolongée… Et après avoir fait de longues études en droit et enseigné un peu cette discipline, j’ai arrêté toute activité pendant plusieurs années pour élever mes 3 enfants. Depuis 8 ans, je suis correctrice indépendante et j’adore ce métier.

  • Quelles sont tes passions en dehors de l’écriture ?

J’aime tout ce qui se rapporte au langage, aux mots, ça me passionne vraiment et depuis toujours. J’ai deux sœurs plus âgées que moi, une est institutrice à la retraite, l’autre est professeur de français, je pense ça m’a influencée ! Sinon je suis aussi obsédée par la nourriture et j’adore la cuisine (la faire et la déguster…).

∴ TA VIE D’AUTEUR

  • Depuis combien de temps écris-tu ? Comment t’est venue l’envie d’écrire ?

Mon premier et pour l’instant seul roman est paru en 2017, j’avais commencé à l’écrire en 2016. L’envie d’écrire a toujours été en moi et j’ai toujours plus ou moins écrit. D’abord des journaux intimes, depuis l’adolescence jusqu’à ce que je remplace le journal par des lettres que j’envoyais à mes proches quand je suis arrivée en France. J’y passais beaucoup de temps et j’adorais ça. Je ne racontais rien d’exceptionnel, mais j’essayais de rendre amusantes les anecdotes que je vivais au quotidien en découvrant ce nouveau pays. Ensuite, quand j’ai commencé mon activité de correctrice, j’ai lancé un blog qui existe toujours même si je n’y suis pas très assidue. Il est en lien avec mon travail et s’appelle « Un mot par un autre [qui est le nom de mon entreprise] le blog d’une antifashionista du langage ». J’aborde sur un ton léger les expressions et façons de parler à la mode et que je trouve parfois un peu énervantes. Et puis dans le cadre de mon travail de correctrice, j’ai fait la découverte de l’autoédition et ça m’a intéressée. J’ai été séduite par l’idée de ne pas avoir à passer par un éditeur, parce que je n’aime pas trop qu’on me dise ce que je dois faire.

  • Quel est ton genre littéraire de prédilection ? Envisages-tu d’en essayer d’autres ?

C’est une question plus compliquée qu’il n’y paraît pour moi parce que mon livre ne correspond pas exactement à un genre. Je dirais que c’est un mélange de feel good et de chick lit. J’ai été approchée par un éditeur qui avait entendu parler de mon livre et qui lançait une collection chick lit. Après l’avoir lu, il a refusé de le publier parce qu’il manquait un élément pour que ce soit véritablement de la chick lit : l’autodérision ! Tout ça parce que je n’ai pas voulu que mon héroïne soit comme toutes les autres : gaffeuse et accro au shopping… Pour l’instant, je n’ai pas envie de changer de genre et encore moins de me forcer pour respecter les codes d’un genre. C’est la liberté qu’offre l’autoédition.

  • Combien de temps consacres-tu à l’écriture dans une journée ?

L’écriture n’est pas mon métier principal et je n’écris pas tous les jours. J’ai commencé à un moment où mon activité était calme et ensuite, pendant une longue période, je n’ai plus eu envie d’écrire. Là, j’ai repris récemment, mais je n’écris pas de façon très réglée et régulière.

  •  Comment t’organises-tu pour écrire ? As-tu un rituel ?

Je n’ai pas vraiment de rituel, mais alors que d’une façon générale je suis du matin, bizarrement, pour écrire je préfère le soir, sans doute parce que je suis certaine que ce n’est pas du temps volé à mon « vrai » travail.

  • Comment s’est passé le parcours de l’écriture à l’édition ?

Il s’est fait très lentement. J’ai tout fait moi-même, sauf la couverture, alors que je n’y connaissais rien. Pour la couverture, par exemple, j’ai vaguement tenté de la faire moi-même sur Canva, mais quand j’ai vu ce que ça donnait, j’ai vite renoncé. Je suis moi-même assez énervée quand je vois des romans qui n’ont pas fait l’objet d’une correction digne de ce nom, alors je me suis dit, chacun son métier et les vaches seront bien gardées. Et j’ai donc fait appel à un graphiste. Mais tout faire soi-même quand on n’y connaît rien est très long, d’autant que j’ai voulu faire quelque chose de propre, dans la mise en page, notamment. Je me souviens avoir perdu des heures et des heures pour la mise en page pour Kobo, pour finir peu de temps après par publier en exclusivité sur Amazon. Et quand je vois des livres avec une mise en page bâclée, ça m’exaspère. Oui, ça prend du temps de bien faire, mais c’est une façon de montrer son respect pour le lecteur.

Maintenant, je m’intéresse aux techniques de promotion littéraire et elles préconisent toutes de commencer à communiquer bien avant la sortie du livre pour créer l’envie, mais quand j’écrivais « Provisoirement », c’était impensable pour moi. Je n’osais même pas dire que j’écrivais et j’étais loin d’être certaine que mon livre aboutirait un jour. Ça peut paraître normal vu de l’extérieur d’écrire un roman, étant donné qu’il y a énormément de personnes qui le font, mais pour moi ça représentait tout un défi, alors quand j’ai enfin publié le mien, je pensais que personne ne le lirait. Et je faisais part de ce sentiment dans mes remerciements jusqu’à ce qu’on me fasse remarquer que c’était contre-productif et que ça dévaluait mon travail. Alors j’ai enlevé cette partie des remerciements (l’avantage de l’impression à la demande) et aujourd’hui, j’assume, je dis haut et fort qu’il y en aura un deuxième !

  • Peux-tu nous présenter en quelques lignes ton roman ?

Comme j’ai déjà travaillé la question pour rédiger la quatrième de couverture, je vais tout simplement la retranscrire :

Émilie, institutrice fraîchement diplômée, a accepté de quitter son Sud natal pour honorer un remplacement d’un an en Bretagne. Elle laisse derrière elle Frédéric, son amoureux, convaincue que leur amour résistera à la distance. Un incident va rendre son avenir professionnel incertain en même temps que des événements vont semer le doute sur la solidité de sa relation avec Frédéric. Mais Émilie réussit à s’entourer de nouveaux amis qui vont la soutenir : Bernadette, retraitée dynamique et un peu fantasque, Xavier, son charmant voisin et Jonathan, un collègue qui lui offre son indéfectible amitié. Où est sa vraie place ?
Une comédie romantique ? Oui. De la « chick lit » ? Un peu, mais qui prend une certaine distance avec les codes du genre, s’en amuse même parfois un peu et où le mot Louboutin n’apparaît pas une seule fois.

  •  T’inspires-tu de ta vie, de ton entourage pour écrire ?

Oui, mais pas directement. C’est d’ailleurs ce qui m’a bloquée longtemps au point de m’empêcher d’écrire, j’avais tendance à ne pas prendre suffisamment de distance avec ce que je connais, j’avais peur de tomber dans l’autobiographie à tendance règlement de comptes. Puis lorsque je me suis décidée, j’ai compris qu’on pouvait partir de ce qu’on connaît, mais en s’en éloignant. Par exemple, un des personnages de « Provisoirement » est un Québécois installé en France depuis longtemps. C’est mon histoire, mais là s’arrête la ressemblance, ce personnage n’est pas moi. Quoique si on y regarde bien, son impulsivité ne m’est pas étrangère non plus, même si j’ai aussi un côté réfléchi qu’on retrouve plutôt chez Émilie, l’héroïne. De même, mon histoire se passe dans un cadre scolaire que je connais non pas parce que j’y ai travaillé, mais parce que j’ai été une maman très impliquée dans l’école de ses trois enfants. Certains m’ont reproché d’ailleurs un manque de réalisme dans la description du milieu scolaire, ce à quoi je réponds que dans ce genre littéraire, le réalisme est souvent mis de côté. Combien d’héroïnes de chick lit gagnent leur vie en écrivant un petit truc de temps en temps dans un journal et en passant le reste de leur temps à dépenser trois fois plus que leur salaire ? Une fois, j’ai même corrigé un roman dans lequel l’auteur n’avait même pas pris la peine de trouver un métier à son héroïne ! Ça avait l’avantage de lui laisser beaucoup de temps libre !

  • As-tu d’autres projets en cours d’écriture ?

Oui, après avoir passé un peu plus d’un an à ne penser qu’à « Provisoirement », l’envie d’écrire m’a enfin reprise. Beaucoup d’auteurs comparent leurs livres à leurs bébés, je ne suis pas très fan de cette comparaison que je trouve trop cliché, mais il est vrai que pour moi, l’envie d’écrire un deuxième livre a beaucoup ressemblé à l’envie d’avoir un autre enfant après avoir passé une période plus ou moins longue de relation fusionnelle avec le précédent.

∴ TON PORTRAIT CHINOIS, si tu étais…

  • Un livre : un dictionnaire des difficultés de la langue française.
  • Un film : une comédie romantique, probablement « Quand Harry rencontre Sally » qui est celui que j’ai le plus vu.
  • Une chanson : une chanson de Vianney. Je l’adore depuis la première fois que j’ai entendu « T’es où ? » et je suis plutôt monomaniaque en matière de musique.
  • Un objet : un livre de cuisine. Oui, je triche, le livre c’était plus haut…, un robot de cuisine alors, j’adore ça.
  • Le héros d’un livre : Je sèche complètement à cette question.
  • Une devise ? « Ça pourrait être pire. »

∴ JE TE LAISSE LA PAROLE

Eh bien, je n’ai rien à ajouter à part remercier Des Songes et des Mots de m’avoir accordé cette visibilité.

∴ TES ROMANS

Marie B. Cartaillac

∴ OÙ TE CONTACTER/TE SUIVRE

Merci pour ta gentillesse et le temps que tu nous as consacré.

Interview menée par Sophie.