Chronique « Arthus Trivium Tome 4 – L’armée invisible »
Scénario de RAULE, dessin et couleurs de LANDA
Public conseillé : Ado / Adultes
Style : Aventure fantastique / ésortérisme
Paru le 1er février 2019 aux éditions Dargaud
48 pages couleurs
14 euros
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Ça commence comme ça…
Aix-en-Provence, couvent des Augustins. Nostradamus a confié aux bons soins des moines une étrange femme. Cette dernière déclame des verres de “La divine comédie” de Dante et dessine frénétiquement sur les parois de sa cellule…
Pendant ce temps là, dans son laboratoire, le maître tente de finaliser les douze processus alchimiques… mais échoue une nouvelle fois. Envoyant promener le matériel de laboratoire, il se blesse…
Loin de là, à Cucuron, Arthus et César sont en mauvaises posture. Ils ont été fait prisonniers par les femmes du village. Emmenés de force dans l’église, ils y retrouvent tous les hommes.
Une femme belle et forte sort du lot. C’est elle qui a poussé les autres à se rebeller, suite aux huit viols et meurtres de jeunes femmes non résolus. La tyrannie des hommes sur les femmes doit cesser !
Ce que j’en pense
Les deux auteurs espagnols, Raule (au scénario) et Juan Luis Landa (au dessin) nous offrent le 4e opus de leur série fantastique, ésotérique et épique autour de l’univers de Michel de Nostre-Dame, alias Nostradamus. Le maître en arts divinatoires a envoyé ses trois disciples dans de grands dangers. Arthus et César, le fils de Nostradamus, sont à Cucuron, prisonniers de la sorcière Mélusine, qui a envoûté les femmes du village, les poussant à se venger des hommes, tandis qu’Angélique et Angélus sont prisonniers d’un terrifiant cauchemars où il est aussi question d’émancipation féminine… Le danger règne et seuls, les enseignements de leur maître leur permettront (peut-être)de s’en sortir vivants.
Ce nouvel épisode est encore plus sombre et épique que les précédents. Baignant dans un clair-obscur inquiétant, nous suivons les aventures ésotériques des trois protégés de Nostradamus. Une sorcière qui se transforme en sirène, des jeunes filles morts-vivantes, des guerriers antiques et même un dieu, l’épique l’emporte dans un flamboiement d’aventures guerrières et violentes. C’est simple, quelquefois, on se croirait dans une scène de “300”.
Mais l’action a tout va n’est pas le seul crédo de cette série originale. Raule joue sur les apparences et les faux-semblants, révélant souvent à postérieur une vérité cachée… C’est une aventure intense, mais pas si évidente que les apparences le laissent supposer…
Le dessin de Lauda est toujours aussi impressionant. La composition est ultra dynamique et la narration impeccable. Le côté cinématographique est parfaitement tenu par un dessin spectaculaire, où ombres et lumières sont travaillés avec précision. L’ambiance sombre et historique (fin du 15e siècle) sied à ravir à Laude, qui représente décors et habits avec maestria.
Reprenez donc une louche. Les démos, les enfers et les arts divinatoires de la fin du moyen-âge vous attendent pour une représentation de folie !