Les peaux rouges
Les rouges. Tout un poème mais à l’envers. Je peux vous en parler, moi. Vous en faire un roman. Je sais pas d’où ils viennent. Leur dieu s’est tapé un délire en les peignant en rouge un soir de beuverie.
Reçu dans le cadre de la Masse Critique Littérature de Babelio du mois de Janvier, Les peaux rouges est le premier roman remarqué d’Emmanuel Brault, puisqu’il a reçu le Prix Transfuge en 2017 dans son grand format édité chez Grasset. Aujourd’hui, c’est J’ai Lu qui sort la version poche dans une charte graphique que j’aime beaucoup à la couverture illustré par Brunel Johnson.
Amédée est raciste. Il ne sait pas trop d’où ça vient, mais c’est quelque chose de profond en lui. Manque de bol, la société du roman est anti-raciste à l’extrême et lors d’une bousculade avec une femme, une Rougeaude comme il dit, c’est le drame pour Amédée. Quelques pages plus loin et un avocat qui se contrefout de son client, c’est la tôle. Est-ce que j’ai aimé ? Non. Pour être honnête, j’ai même abandonnée.
Où est donc le problème, me direz-vous ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n’est pas le racisme qui m’a dérangeait, car je savais à quoi m’attendre. J’espérais un tant soi peu d’originalité, surtout venant d’une société aussi avant-garde sur le problème du racisme. Mais le problème ne vient pas de là. Il vient d’Amédée. Pardon, mais ce personnage est le cliché du Raciste. Il est forcément idiot, vie avec sa grand-mère (sa mémé) et est ouvrier. J’aurais aimé un peu plus de nuance dans ce personnage qu’une facilité aussi aberrante, d’autant plus que je trouve ça presque insultant envers une certaine classe sociale. De plus, Emmanuel Brault à écrit son roman à travers les yeux et l’esprit d’Amédée. Chouette idée, un peu dans la veine de Des fleurs pour Algernon, mais qui n’a rien de tendre et renforce plutôt cette sensation de cliché. Les incessants jeux d’esprit bourrés d’erreurs ont bien plus tendance à agacer que les fautes de grammaire d’Algernon.
J’ai voulu m’accrocher, mais à un moment, il faut arrêter d’être maso. C’est simple, au bout d’une soixantaine de pages, j’ai jeté l’éponge. Les Peaux Rouges n’a rien de tendre et loufoque, c’est plutôt un énorme cliché sans saveur.
Je n’aime pas être aussi cinglante, mais il fallait que ce soit dit. Certains ont vraiment appréciés et tant mieux pour eux. Ce ne fut pas mon cas. Pas du tout.
Edition J’ai Lu
187 pages
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