A l'approche du film sur l'héroïne, Panini Comics nous sort un ensemble d'histoire sur Captain Marvel notamment une publiée récemment aux Etats-Unis : La Vie de Captain Marvel. Ce récit complet signé Margaret Stohl, Carlos Pacheco et Marguerite Sauvage est la manière idéale de découvrir le personnage d'autant plus que ses origines se retrouvent réécrites.
Après qu'un traumatisme lié à son enfance refait surface, Captain Marvel a besoin de se ressourcer auprès de sa mère et de son frère. Mais les retrouvailles tournent au cauchemar forçant Carol à rester auprès des siens plutôt que de continuer ses activités avec les Avengers. Et, c'est lors de son séjour prolongé que la jeune femme va découvrir un secret familial bien gardé.
Margaret Stohl signe la fin de son run sur Captain Marvel mais, je vous rassure, il n'est pas nécessaire de lire ce qu'elle a fait avant afin de comprendre l'histoire. Celle-ci se suffit à elle-même nous présentant dans les grandes lignes les origines de Carol Danvers ainsi que sa famille avant de s'intéresser à modifier tout cela au fur et à mesure que l'histoire avance.
La scénariste installe donc un drame familial qui va faire ressortir à la fois les bons moments mais aussi les moins bons des Danvers. De ce fait, surtout les premiers chapitres, l'histoire se veut très bavarde. Cela n'empêche pas que l'histoire est rythmée, notamment avec les insertions d'images du passé illustrées par Marguerite Sauvage, les scènes de dialogue ont un sens donnant presque un côté discussion autour d'une tasse de thé qui colle bien aux intentions de base du récit.
Cela n'empêche pas qu'une menace rode, elle va s'en prendre à la famille de Carol, donnant l'impression que la scénariste veut imposer une ennemie plus personnelle à Captain Marvel, chose qui lui fait terriblement défaut. Malheureusement, même si l'ennemie est puissante et dangereuse, son manque de personnalité fait rudement défaut. Cela vient même baisser la qualité du récit qui se veut intime et très personnel.
Le but premier de La Vie de Captain Marvel reste néanmoins la réécriture des origines de Carol Danvers. On pourrait se demander si c'était bien utile vu le parcours qu'a eu le personnage depuis sa création, elle a prouvé qu'elle s'est émancipée de l'homme à qui on lui attribuait jusque-là ses pouvoirs. Le mouvement est d'autant plus étrange que ces origines semblent assez éloignées de celles que nous découvriront dans le film à venir. En soit, cette continuité rétroactive n'est pas gênante, d'autant plus qu'elle est bien amenée et coïncide bien avec la tragédie familiale recherchée par l'autrice.
L'histoire est franchement sympathique mais ce que j'ai le plus apprécié est son découpage, cette manière de faire alterner les images du présent, partie en charge du très talentueux Carlos Pacheco, et celles du passé, en charge de la très talentueuse Marguerite Sauvage. Bien que les deux styles sont très différents, ils arrivent à cohabiter dans ce récit sans que cela soit gênant. Mieux encore, cette alternance dynamise l'ensemble. Les deux artistes semblent travailler au diapason arrivant à passer le relais à l'autre de manière intelligente. De mémoire, je n'ai jamais vu une telle collaboration fonctionner aussi bien.