Bonjour, je vous propose aujourd'hui de voyager avec moi en lectures avec 10 romans écrits par des femmes à travers le monde. Je n'exclus absolument pas les hommes ni les auteurs français ou francophones mais je souhaitais varier un peu. Voici donc ma liste :
Partons d'abord en Afrique. Récemment j'ai eu un coup de coeur pour Une si longue lettre de Mariama Bâ , et j'avais adoré égalementNotre quelque part de Nii Ayikwei Parkes (ma chronique ici) mais cette fois je souhaiterais lire celui-ci : " Americanah" de Chimamanda Ngozi Adichie. ll est déjà dans ma liste de romans féministes à lire. Il raconte l'histoire d'une jeune femme qui, en descendant de l'avion à Lagos, a eu l'impression d'avoir cessé d'être noire. En effet, Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l'Amérique, qui compte bien la rejoindre.
Mais comment rester soi lorsqu'on change de continent, lorsque soudain la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ? Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux Etats-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria. (résumé issu de Babelio).
Je n'ai jamais vu plus époustouflants que les paysages néo-zélandais... bon, ok, dans le Seigneur des Anneaux seulement, parce que sinon, je n'y suis jamais allée. Alors je me disais qu'une petite lecture avec une autrice néo-zélandaise ne me ferait pas de mal : "Le livre des secrets" de Fiona Kidman ( résumé ici) et "Les Luminaires" d'Eleanor Catton.
Résumé : Nouvelle-Zélande, 1866. En pleine ruée vers l'or, l'île voit débarquer sur ses côtes tout ce que la vieille Europe compte d'ambitieux et de désespérés. Parmi eux, Walter Moody, un jeune britannique ruiné bien décidé à trouver fortune accoste au port d'Hokitika, sur la côte Ouest, après un éprouvant voyage. Mais une étrange assemblée l'attend dans le petit hôtel où il a trouvé refuge. Là, dans une atmosphère des plus tendues, douze hommes du cru tiennent une réunion secrète pour tenter d'élucider des faits étranges qui agitent la communauté depuis plusieurs semaines. Un riche notable a disparu, une prostituée a tenté de mettre fin à ses jours, et on a découvert une immense fortune dans la maison d'un pauvre ivrogne, mort lui aussi. Moody succombe bientôt à l'irrésistible attrait du mystère et se retrouve plongé dans un entrelacs d'intrigues et de destins vertigineux. (babelio)
On connaît bien les auteurs suédois de polars glaçants et de thrillers sanglants made in Ikea Land, mais on connaît moins la littérature romanesque du pays aux maisons colorées et au froid presque polaire. J'ai décidé de lire " Beckomberga" de Sara Stridsberg (résumé court : En 1995, Beckomberga ferme ses portes. Ouvert en 1932 dans la campagne près de Stockholm, il devait être "une nouvelle sorte d'hôpital psychiatrique, un nouveau monde où personne ne serait laissé pour compte, où l'ordre et le souci de l'autre seraient de mise", où les fous allaient "enfin être libérés et sortir dans la lumière".
Beckomberga a marqué l'adolescence de Jackie, l'héroïne de ce roman : c'est là qu'elle a rendu de nombreuses visites à son père, Jim, au "château des Toqués"). Ce roman intimiste, onirique et étrange devrait nous emporter dans des terres inconnues de la Suède magnétique et envoûtante.
Et si nous nous dirigions vers l'Amérique du Sud ? La Colombie ! C'est un pays dont on ignore souvent la littérature. En tout cas moi, je ne connais que le café et l'art indigène (nation Chibcha par exemple). Et vous, connaissez-vous des auteurs colombiens (à part GABRIEL GARCIA MARQUEZ, ok!) ? Je cherchais donc une écrivaine colombienne.
Ma quête m'a menée auprès d'Emma Reyes, dans "Lettres de mon enfance", elle est apparemment une conteuse hors pair que Garcia Marquez incita à écrire. C'est à peu près tout ce que j'ai trouvé, car la liste des auteurs que j'ai consultée était constituée à 99,99% d'hommes. Récemment j'ai lu de Pablo Neruda et j'ai plutôt apprécie ma lecture malgré l'épisode du "viol" (dit comme ça c'est bizarre). Malgré tout, l'Amérique du Sud est un continent qui m'attire beaucoup et qui attise ma curiosité littéraire.
Prochaine destination ?
L'Asie ? Oui !! La Corée du Sud ! Voilà un pays que j'aimerais bien visiter ! J'ai lu "Monsieur Han" de Sok-Yong Hwang et j'avais adoré ce roman, entre témoignage historique et roman politique, on suivait l'histoire d'un homme (et de sa famille) passant à leurs risques et périls la terrible frontière entre les deux Corée. Entre pays d'une modernité incroyable, constitué de mégalopoles à la pointe de la technologie (vive Samsung!) et de petits lieux de campagne plus apaisants et à l'allure moins effrénée, la Corée offre un cinéma de qualité que j'aime beaucoup (mais je ne parle pas des groupes musicaux ^^).
Qu'en est-il de la littérature féminine ? Autant vous dire tout de suite qu'avec les prénoms j'ai eu du mal à trouver qui était une femme ou qui était un homme. Et finalement, c'est dans ma propre bibliothèque que j'ai trouvé LE LIVRE d'une femme coréenne : "The Vegetarian" (La végétarienne) de Han Kang. Le résumé : La végétarienne est un triptyque. Autour de Yonghye, la femme qui veut devenir végétale, nous suivons son mari, petit cadre banal, puis le beau-frère de celui-ci, artiste vidéaste obsédé par la tache mongolique de Yonghye, et enfin la sœur de Yonghye, qui l'assiste dans ses derniers instants, et, d'une certaine façon, la dépasse. Trois parties, trois personnages autour d'une seule qui elle-même s'efface inexorablement. La Végétarienne est un roman fascinant, sensuel et destructeur, angoissant et libérateur, une lecture inoubliable. L'univers de Han Kang est fortement marqué par le bouddhisme, dans une veine épurée, nomade, contemplative, proche d'un certain chamanisme. Ses personnages sont souvent approchés par leur corps, par la faillite de celui-ci, qui ouvre ou non vers d'autres voies.
Maintenant, voici un autre pays où j'aimerais voyager un jour. La Roumanie propose des paysages très ruraux, verdoyants, avec des maisons souvent très typiques des régions de l'Est européen. On y trouve à la fois une architecture complexe, mais aussi dépouillée, venue tout droit de l'ère communiste. Il y a deux ans j'ai lu "La petite communiste qui ne souriait jamais" de Lola Lafon et cela reste l'une des lectures les plus marquantes de toute ma vie de lectrice ! (oui, dans mon top 10!!). Comme j'ai aussi lu le deuxième roman de Lola Lafon, je ne peux pas l'ajouter à ma liste d'autrices dans cet article. J'ai choisir de lire "Une matinée perdue" de Gabriela Adamesteanu.
Le résumé : "Une journée de deuil ? Je me rappelle qu'y en a eu une à la mort de Ferdinand Iᵉʳ... Et ensuite qu'on a mis du violet à la place du noir pour la reine... Quelle cinglée, cette Maria, Dieu ait son âme, toute la vie elle a eu le feu au cul ! Moi, c'est ces deuils-là que je m'en rappelle. Et puis plus tard, le deuil de Staline et le deuil de Gheorghiu-Dej. Si vous dites qu'y en a eu d'autres, c'est qu'y en a eu, mais moi j'étais pas au courant... Je voulais pas être au courant de la politique, je voulais même pas en entendre parler ! Parce que si c'est pas moi que je m'occupe de moi, ça sera personne !" À plus de soixante-dix ans, Vica se souvient... Et l'histoire roumaine défi le, dans son franc-parler de femme du peuple. Alternent le grave et le comique, la tendresse et l'humour.
Je ne sais pas pourquoi mais nous avons voulu ajouter le Botswana, l'amoureux et moi. Outre qu'il s'agit d'un pays d'Afrique dont on ne parle jamais, c'est aussi une magnifique réserve naturelle, surnommée "le miracle africain" entre Namibie, Zimbabwe et Zambie. Longtemps sous influence de l'Empire britannique, la langue officielle y est l'anglais. Le Botswana sert de décor à pas mal de livres et de films. Je vais lire "Les cris de l'innocente" d'Unity Dow,
voici le résumé : Amantle accomplit son service national dans un dispensaire de brousse, du côté des superbes paysages du delta de l'Okavango. Affectée à des tâches subalternes, elle découvre une boîte contenant les vêtements d'une petite fille, couverts de sang. Il s'avère que ce sont ceux de la jeune Neo, disparue cinq ans plus tôt. La police avait classé l'affaire : "attaque par un lion, aucune trace de l'accident". Et sinon, on pourrait lire aussi Bessie Head ? Une autrice qui a l'air d'avoir un sacré style et un sacré caractère !
Pays d'Europe centrale, d'environ deux millions d'habitants, sa capitale se nomme Ljubljana, ce qui est prononçable quand on a bu quelques bières. Ce pays, très petit, semble charmant et bucolique. On la surnomme parfois la Suisse des Balkans, même si dans mon esprit, la Slovénie est plutôt le pays d'une littérature torturée et sombre. Peut-être me trompé-je ? Je vais donc lire "Un coeur de trop" de Brina Svit, dont voici le résumé :
Un soir en Slovénie, en sortant d'un restaurant, j'ai vu un homme complètement soûl qui s'apprêtait à prendre le volant de sa voiture. Je lui ai dit qu'il était fou, qu'il allait se tuer, et lui ai proposé de conduire à sa place. Il n'avait rien contre, au contraire. Quelques instants après, je me suis retrouvée dans une voiture inconnue, à côté d'un homme inconnu, qui s'était endormi sur-le-champ. Nous avons roulé longtemps côte à côte, lui plongé dans le sommeil, moi dans l'histoire de ce livre. Voilà comment s'écrivent les romans : en entrant dans la nuit, en essayant de trouver la route, en écoutant la voix de ses personnages, même quand ils dorment. Cela n'a pas l'air très gai (ridon) mais bon; on ne sait jamais, la littérature étrangère a parfois ce pouvoir de me faire voyager bien au-delà des mes espérances.
J'irais bien en Argentine maintenant ! Il n'y fait ni trop froid ni trop chaud, plutôt tempéré mais c'est un pays d'une très grande ampleur avec des différences de températures du nord au sud entre les Andes, des territoires qui ressemblent au Far West, d'autres aux montagnes ou aux campagnes françaises, on y trouve Ushuaïa, Buenos Aires, Cordoba et une partie de la Patagonie où l'on peut aller saluer Florent Pagny à dos de poney. Tout un programme ! Et en littérature, il existe des centaines et des centaines d'auteurs ! Les oeuvres y sont parfois très connues ! Sans citer personne, on connaît peut-être plus d'auteurs argentins que brésiliens. Quelle femme vais-je lire alors ? eh bien un livre horrible sur le nazisme en Argentine... ouep ! "Wakolda" de Lucia Puenzo
(résumé qui donne le ton : En 1959, sur une route désolée en Patagonie, un médecin allemand pas comme les autres croise une famille argentine ordinaire et lui propose de faire route ensemble, afin d'être moins isolés. Ce médecin n'est autre que Josef Menguele). Le thème n'est pas "fifou fifou" (ce terme a-t-il du sens ?) mais cela a l'ambition de me captiver de bout en bout ! Pas vous ? dites oui je me sens seule sinon ! hahahahahahah
L'Espagne est un pays que l'on a envie de visiter de droite à gauche et de gauche à droite, d'y revenir plusieurs fois, pour flâner dans les petits villages complètement adorables, pour errer sur les plages, pour manger des tapas à volonté et pour l'heure de la siesta. Lire des auteurs espagnols, rien de plus facile, vous allez me dire ! Oui, c'est vrai qu'il existe des milliers d'écrivains répertoriés et aussi une bonne moitié de femmes autrices ! Mon choix fut donc dantesque ou plutôt cervantesque !
Outre les Carlos Ruiz Zafon (adorés), les Alejandro Paloma ("Une mère" et "Tout sur mon chien", deux énormeuh coups de coeur), Antonio Garrido et Arturo Pérez Reverte, qui peut rivaliser avec la chaleur, la folie, l'ambiance doucement festive et extravertie de l'Espagne haute en couleurs ? Deux choix : "Instructions pour sauver le monde" de Rosa Montero, et plus historique "Paradis inhabité" d'Ana Maria Matute ! Babelio nous donne le résumé :
Nous sommes à Madrid, dans les années vingt. Adriana a six ans et vit dans une famille bourgeoise. Sensible et rêveuse, elle observe le monde des adultes, ces " Géants ", et lui oppose avec opiniâtreté une licorne échappée de la trame d'un tapis, blanche, énigmatique et symbole de l'enfance qui s'enfuit. Afin de lutter contre l'angoisse qui la saisit à voir ses parents se déchirer, elle renforce ses liens avec sa tante Eduarda, féminine, indépendante et amoureuse de Michelmonamour. Et voici Adriana maintenant adolescente qui noue une amitié incandescente, sinon une passion, avec un de ses voisins, Gravila. Son univers volera en éclats lorsque la guerre civile incendiera l'Espagne. Roman d'une extrême subtilité, Paradis inhabité, évoque l'enfance à jamais enfuie. Une fois de plus, Ana Maria Matute démontre qu'elle demeure un des écrivains majeurs de notre temps. Tentant n'est-ce pas ?
Si vous n'avez jamais rêvé des paysages canadiens, amateurs de nature writing ou d'air pur, c'est que vous êtes passé.e.s à côté de quelque chose ! Partir dans les contrées enneigées, boisées, avec de grandes chances de rencontrer des choses poilues et effrayantes (des hommes peut-être ?), voilà qui me plaît ! Je prends ma tente Quechua et ma gourde et me voici me voilà ! Les auteurs canadiens et canadiennes sont nombreux ! Kathleen Winter ("), Gil Adamson, Alice Munro, Nancy Huston, Magaret Atwood, vous les connaissez sûrement, au moins de nom ! J'ai justement 2 livres de Nancy Huston à lire, 2 livres de Margaret Atwood et 1 roman d'Alice Munro à lire également ! Vais-je m'égarer ailleurs ? Je ne pense pas, mais voici deux autres suggestions: "Station Eleven" d'Emily Saint John Mandel (science fiction apparemment) et "Le choix des Morrison" de Mary Lawson (résumé babelio :
Récit dramatique illuminé par de subtiles notes d'humour et de tendresse, Le Choix des Morrison interroge l'incidence du poids des origines sur le destin individuel. Un formidable hymne à l'amour et au courage. Crow Lake, au nord de l'Ontario, une terre magnifique et rude où vit une petite communauté de fermiers régie par une austérité toute presbytérienne qui n'a d'égale que la solidarité s'exerçant en cas de coup dur. Après le décès accidentel de leurs parents, Kate Morrison, sept ans, ses grands frères, Luke et Matt, et sa petite sœur Bo voient leur destin basculer. Si Luke, l'aîné rebelle, renonce à ses études pour s'occuper tant bien que mal de ses cadets, c'est Matt que la fillette idolâtre comme un héros. Matt, porteur de tous les espoirs d'une famille destinée à s'élever par l'instruction, mais avant tout un adolescent fragilisé par la tragédie. Une fois adulte, Kate, professeur de biologie à l'université de Toronto, appréhende son retour à Crow Lake et ses retrouvailles avec Matt. Devenue une étrangère parmi les siens, elle devra affronter les conséquences des choix douloureux faits vingt ans plus tôt...).
Voilà ! Alors, la feuille de route du voyage vous plaît-elle ? voyagerez-vous avec moi ?