La cité du ciel

La cité du ciel

Amy Ewing, sortie le 14 février 2019. Fantasy, résumé

La note

2,5/5

La critique

A peine arrivé à peine lu : La cité du ciel a fait couler beaucoup d’encre dans la communauté anglaise et j’avais hâte de pouvoir me faire enfin mon propre avis… et c’est chose faite ! Malgré la couverture à tomber et quelques très bons éléments, il faut avouer que je suis un peu déçue par ce roman. Je t’explique pourquoi.

La première chose à laquelle j’ai pensé en fermant La cité du ciel, c’est que je ne savais pas quoi en penser. Il y a de très bons élément comme l’univers, que j’ai trouvé tout simplement incroyable. Amy Ewing créé un monde original de toutes pièces, avec des créatures très particulières, et j’ai beaucoup aimé en apprendre plus sur le monde qui nous est dévoilé. Aussi, le fait que la Cité du ciel soit peuplée uniquement de femmes qui fonctionnent en polyamour (couples de trois ici) est assez surprenant et original, et même si ça peut paraître « décalé » pour certains j’ai trouvé que ça apportait quelque chose en plus.

Malheureusement il y a quelques incohérences qui peuvent gâcher la lecture. Je vais devoir spoiler légèrement le début mais ça me semble assez nécessaire pour le coup. Il faut savoir que Sera, la protagoniste, fait partie d’une espèce extraterrestre dans laquelle les hommes n’existent pas. Toutes les habitantes de la cité sont des femmes gay, et j’ai trouvé bizarre que Sera sache qu’elle soit hétéro… alors même qu’elle ne sait pas ce qu’est un homme (puisque ça n’existe pas dans son espèce) et qu’elle n’en a tout simplement jamais vu. C’est vraiment la grosse erreur qui m’a sauté aux yeux dans le roman, c’est quelque chose qui n’a pas de sens du tout vu le contexte et à ce jour je ne comprends toujours pas le pourquoi du comment. Aussi, il n’y a pas beaucoup d’action et je me suis pas mal ennuyée pendant ma lecture : il y a beaucoup d’explications, de dialogues, de descriptions, et l’intrigue avance très lentement voire stagne à certains moments.

Concernant les persos, pour le coup c’est mi-figue mi-raisin. Sera n’est pas vraiment la protagoniste du roman (en tout cas c’est l’impression que j’ai eue), elle est plus une spectatrice qu’autre chose ; Agnes qui apparaît un peu plus tard est le cliché ambulant du « je suis différente des autres filles regardez-moi » et même si c’est vrai il faudrait qu’elle se calme un peu ; et Leo, le jumeau d’Agnes, n’a pas vraiment d’utilité si ce n’est enchaîner les gaffes. Par contre j’ai adoré Leela, la meilleure amie de Sera, qui est non seulement très déterminée mais en plus a un vrai caractère de leader. Elle aurait fait une bien meilleure protagoniste que tous les autres.

J’aimerais aussi revenir sur un article qui a beaucoup fait parler, celui de Planète Diversité. Mon but n’est pas de le démonter mais de remettre un peu les choses dans le contexte du roman, pour les sujets où je suis concernée du moins.
Concernant le queerbaiting ( = pratique utilisée pour attirer une audience queer via des allusions suggérant une relation non hétéro, qui est ensuite réfutée et dénigrée), il faut avouer que mon opinion diverge un peu de celle de la personne ayant rédigé l’article. Si le choix de faire Sera une personne hétéro n’a aucun sens comme je l’ai dit plus haut, difficile de critiquer l’auteure pour ses choix concernant ses propres personnages. Sera dit dès le début qu’elle se sent différente de ses congénères et à aucun moment il n’est suggéré qu’elle est lesbienne/bi/aro/ace, c’est même plutôt l’inverse. Après si on veut rentrer dans les détails, une autre protagoniste est bel et bien lesbienne, mais je pense que le queerbaiting dans l’article mentionnait surtout le perso de Sera pour le coup.
C’est là qu’on en vient à un autre point de l’article, l’homophobie. Honnêtement je n’en ai pas perçu dans le roman, pour une simple et bonne raison : comme le dit l’article, la société d’Agnes est hétéronormée. Qui dit hétéronormée dit marginalisation des personnes queer et c’est tout ce qu’Agnes essaie de nous faire comprendre à travers ses réflexions. La phrase utilisée dans l’article est hors contexte (« Ni l’argent ou la réputation de Xavier ne pourraient la sauver si elle était ce genre de fille », ce genre de fille = lesbienne, elle fait tout un monologue interne sur les risques qu’elle encourt si son secret venait à être ébruité avant). Je ne vois ni ce qu’il y a de péjoratif ni d’homophobe là-dedans, c’est peut-être mal amen mais c’est surtout sorti du contexte global.
Après il est clair que chacun a des sensibilités différentes et ressentira les choses différemment, c’est pour ça que je t’invite à te faire ta propre opinion sur le sujet. Par contre en ce qui concerne le racisme je ne dirai rien puisque je ne suis pas concernée, d’autres en parleront mieux que moi et je ferai un lien vers leurs articles si besoin !

Bref, beaucoup de blabla pour dire que ma lecture est mitigée, mais j’attends le deuxième tome pour avoir une vue d’ensemble de la série et me faire un avis final !

Merci à la Collection R pour l’envoi !