Chronique « LA TOURNÉE »
Scénario & dessin de ANDI WATSON
Public conseillé : Ado / Adultes
Style : Tranche de vie
Paru le 15 février 2019 aux éditions Çà et Là
272 pages
22 euros
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Ça commence comme ça…
G.H Fretwell vient d’arriver en ville. Il doit entamer une tournée dans différentes librairies, afin de promouvoir son nouveau roman “Sans K”. À la gare, voilà que l’homme qui l’attend disparaît avec sa valise remplie de son roman. Après avoir été porté plainte à la police, il se rend dans la première librairie qui l’a convié pour une séance de signatures. Personne ne semble venir et Rebecca la libraire, est pressée de fermer boutique… Chacune des librairies où il se rend apporte son lot de surprises, mais peu de clients qui semblent vouloir de son roman. Tous les jours, il consulte la rubrique littéraire, en attente d’une critique de Monsieur “La Hachette”. Rien, désespérément rien. Son éditeur a-t-il envoyé son roman à ce critique littéraire ? Lors d’une séance de signatures, il apprend que Rebecca a disparu ! Tout semble l’accuser. Plusieurs jeunes filles ont déjà disparu et les soupçons mènent à un homme avec une valise, qui suit le même parcourt que notre auteur…
Ce que j’en pense :
Ce qui m’a attirée en premier dans cette bande dessinée, c’est sa couverture. Cet homme assit dernière une table au milieu de tous ces livres, à attendre patiemment que l’on viennent à lui, m’a intriguée… Intriguée, oui et non. Avec un titre tel que “La tournée”, j’ai bien supposé que ce monsieur attendait ses lecteurs. Après, j’ai pensé “que va bien pouvoir écrire Andi Watson en 272 pages, sur un auteur peu connu qui fait une tournée dans différentes librairies ?” À la fin de ma lecture je me suis dit qu’il avait réussi à me surprendre. Très British, on trouve dans ce récit ce que l’on appelle “le flegme britannique”. Monsieur Fretwell est calme, imperturbable, il garde son sang-froid en toute situation. Rien ne va parvenir à le troubler, l’énerver, à le faire sortir de ses gonds. Pour un auteur qui partait juste faire une tournée pour promouvoir son dernier roman, il va se retrouver face à de drôles de situations. Humour, enquête policière et vie sociale, ce roman graphique raconte tout cela en 272 pages et avec panache !
Andi Watson, je l’ai découvert à la fin des années 90, début des années 2000. À cette période, j’étais fan de la série “Monsieur Jean” de Dupuy et Berberian. Ma première rencontre avec lui (en lecture) fut avec “Breakfast After Noon”, édité chez Casterman, dans la très belle collection « Écritures » (ce titre est réédité en 2017 aux éditions Çà et Là). Ce qui m’a plu dans ce titre c’est avant tout le dessin. J’y retrouvais une ressemblance avec “Monsieur Jean” ou le trait de Jean-Philippe Peyraud (“Mine de rien”, “Grain de beauté” ou encore “Il pleut”), Jean-Claude Götting (“Chemin des trois places”) et François Avril (“Soir de Paris”). Son trait a changé depuis. Il est plus proche de la ligne claire, plus minimalisme. Ce qui ne manque pas de charme non plus.
Ce côté anglais me plaît énormément. Cela vient certainement de ma peau diaphane et de mes cheveux roux… Mais aussi pour mon amour des séries TV tels que “Chapeau melon et bottes de cuir”, “Le Saint” ou “Amicalement vôtre” qui ont bercé mon enfance. À lire avec une tasse de thé et un scone ou pourquoi pas un bon “single malt” !