Par le feu

Par le feu

On est morts.
Tu nous as tous tués.

Will Hill, sortie le 6 mars 2019. Contemporain. Résumé

La note

5/5

La critique

Le sujet des sectes m’intéresse depuis des années, et même si je me documente beaucoup dessus je suis encore friande du moindre roman, fictif ou non, qui peut paraître dessus. Si beaucoup sont de beaux ratés par de nombreux aspects, Par le feu n’en fait heureusement pas partie et je ne peux que te le conseiller !

Par le feu est avant tout une histoire de survie. C’est l’histoire de Moonbeam, prise au piège dans une secte depuis son plus jeune âge, mais c’est aussi une histoire inspirée de faits réels. L’auteur s’est basé sur le siège de Waco qui a eu lieu dans les années 90, qui concerne un groupe religieux appelé les Branch Davidians, siège qui s’est transformé en affrontement meurtrier entre la secte du Texas et les forces de l’ordre. Si le roman n’est pas identique à ces faits, il n’en est pas moins très proche : du conflit entre les Prophètes au « coup d’état » en passant par les raisons du siège par la police, l’auteur essaie de coller le plus possible à la réalité sans rien romancer. Et c’est un point qui m’a énormément plu, parce que les récits sur les sectes sont souvent romancés à un point parfois effrayant. L’auteur ne mâche pas ses mots sur les horreurs commises par les Légionnaires (les membres de la secte dans le roman) et nous fait bien comprendre que ce n’était ni un jeu ni une partie de plaisir.

Mais ce n’est pas tout, puisque l’auteur nous permet de découvrir tout ça à travers les yeux de Moonbeam, qui est tout simplement admirable. Son courage et sa force sont impressionnants, mais il faut avouer qu’elle n’est pas tellement crédible dans sa remise en question par rapport au culte. Elle se rend compte un peu trop vite des atrocités commises, alors qu’en général il est plutôt difficile de sortir d’un endoctrinement ancré aussi profondément, qui ressemble plus à un lavage de cerveau qu’autre chose. Même s’il y a tout un contexte derrière et une vraie démarche de réflexion, et même si on connaît ses doutes et ses dialogues internes, tout est allé un peu trop vite à mon goût. Par contre, j’ai adoré l’alternance entre passé et présent qui permet d’accentuer le contraste entre la Moonbeam d’avant et celle d’aujourd’hui, ou encore d’autres personnages comme Honey qui m’a brisé le coeur.

Tu t’en doutes donc, c’est un récit que j’ai adoré. Les persos sont attachants, l’histoire rythmée, et j’ai même versé ma petite larme pour la fin que j’ai trouvée tout simplement parfaite vu le côté très sombre du roman.
Bref, ne passe pas à côté de ce petit bijou.

Merci à Casterman pour l’envoi !