Éditions du Masque, 2018 (489 pages)
Ma note : 16/20Quatrième de couverture ...
1919. Nancy Mitford, l'aînée de la famille, est une jeune femme pétillante et romanesque à l'aube de ses dix-huit ans. Louisa Cannon, sa domestique et confidente, est arrivée sous peu au service de la famille Mitford. Mais tout bascule le jour où elles se retrouvent embarquées dans une sombre affaire : le meurtre de l'infirmière Florence Nightingale Shore à bord de l'express de 15h20.
S'inspirant d'un fait réel - une affaire encore non élucidée à ce jour -, ce roman captivant nous emmène dans l'Angleterre de l'entre-deux-guerres, des milieux défavorisés aux fastes de la High Society, à travers les aventures de Nancy et Louisa, toutes deux devenues complices et bien décidées à trouver l'assassin du train...
La première phrase
" 12 janvier 1920
Florence Shore arriva à Victoria Station à 14h45. "
Mon avis ...
L'assassin du train est le premier tome d'une série policière imaginée par Jessica Fellowes, nièce du créateur de Downton Abbey. Si j'ai d'emblée été séduite par la couverture de ce roman, j'ai également apprécié l'idée que l'intrigue se base sur une affaire criminelle non élucidée jusqu'alors. Le rythme narratif est lent, mais je n'aurai pas boudé mon plaisir : parfait pour se mettre dans une ambiance so british, une tasse de thé à la main. Les derniers chapitres, plus intenses, auront su me tenir en haleine.
L'autre bonne surprise de ce roman reste bien sûr ma rencontre avec le clan Mitford. Si Jessica Fellowes plante un décor, imagine la vie de famille de ces aristocrates anglais, j'aime me dire qu'elle s'est appuyée sur bon nombre de biographies existantes. Ici, c'est Nancy Mitford, l'aînée de la fratrie (qui s'apprête à faire son entrée dans le monde à la fin du récit), qui est mise en lumière. Armée d'un certain sens de la répartie et d'une curiosité sans faille, la jeune fille s'intéresse de très près au meurtre de miss Nightingale Shore, survenu dans un train. Qui aurait osé s'en prendre à une ancienne infirmière de guerre, qui a dédié sa vie à soigner les soldats de la Grande Guerre ? Cachait-elle un sombre secret ? La nouvelle du crime odieux fait la une de tous les journaux. Nancy y prête d'autant plus attention lorsqu'elle apprend que l'infirmière en question aurait donné des nouvelles de son père, lord Redesdale, pendant la guerre.
En parallèle, nous suivons le destin de Louisa Cannon, jeune fille des bas quartiers, qui réussit à se faire embaucher comme bonne d'enfants à Asthall Manor, demeure des parents des sœurs Mitford. Son objectif : fuir la présence de Stephen, un oncle plutôt malveillant. Secondée par Guy, jeune inspecteur de la police ferroviaire, Louisa cherche elle aussi à lever le voile sur cette sombre affaire. Elle aurait en effet été présente à bord du même train qui aurait vu emporter la victime...
Bien que Jessica Fellowes s'empare d'un fait criminel jamais élucidé, elle insiste bien sur le caractère romanesque de son intrigue. J'ai pourtant aimé les fausses pistes et les rebondissements liés à la résolution (fictive) de cette affaire, et je n'ai pas du tout réussi à découvrir l'identité du ou de la coupable désignée par l'auteure.
Plus que l'intrigue policière, les personnages et l'ambiance créée restent les valeurs sûres de ce roman. J'ai adoré retrouver tout le charme de la série Downton Abbey, avec le quotidien upstairs-downstairs. La haute société anglaise avec ses codes, ses grandes demeures, côtoie ainsi l'ambiance des cuisines pour mon plus grand bonheur. J'ai également aimé voir les personnages prendre littéralement vie sous mes yeux, au fil des pages. Que ce soit Nancy, Louisa ou encore Guy, chaque personnage possède une personnalité marquante. Jessica Fellowes réussit même à bien différencier chacune des sœurs Mitford, alors qu'elles sont ici encore des toutes petites filles (pour la plupart) dans le récit.
En résumé, L'assassin du train est un bon cozy mystery qui se laisse savourer (même si le rythme s'accélère dans les derniers chapitres). Les thématiques abordées sont intéressantes. Les traumatismes, physiques mais aussi psychiques, liés à la Grande Guerre tiennent ainsi une certaine place dans le récit. Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman. J'espère maintenant en apprendre davantage sur le vécu des sœurs Mitford, peut-être en me penchant un jour sur une biographie ?
Extraits ...
" Ce jour-là, lady Redesdale, en tant que fondatrice et présidente, recevait à déjeuner le comité du Women's institute d'Asthall et Swinbrook, un évènement un peu trop fréquent aux yeux de Mme Stobie. La cuisinière se plaignait haut et fort que ces dames s'occupaient peut-être de bonnes œuvres , mais qu'en attendant c'était elle qui se " tapait tout le boulot ", sans parler du trifle, un dessert qui exigeait des heures de préparation. "