La Toile du monde
Après Trois Mille cheveux vapeurs et Equateur, Antonin Varenne poursuit la saga des Bowman avec La Toile du monde. Sorti pour la rentrée littéraire 2018 chez Albin Michel, La toile du monde se place en 1900 pour l’ouverture de l’Exposition Universelle de Paris et est raconté à travers les yeux d’Aileen, journaliste américaine.
Aileen avait été accueillie à la table des hommes d’affaires comme une putain à un repas de famille, tolérée parce qu’elle était journaliste
Très rarement déçu par les publications d’AM, j’y vais souvent les yeux fermés et celle-ci est particulière puisqu’elle relate l’Exposition Universelle de 1900 à travers les yeux d’une journaliste américaine. Un sujet qui me plait énormément, mais ça, vous le savez déjà.
L’Exposition Universelle de 1900 est resté un moment gravé dans l’histoire culturelle de la France et de son rayonnement dans le monde naissant du XXe. L’expo fermé un siècle de grandes inventions et d’industrialisation voit la naissance d’un autre où son avenir semblait alors radieux. Aileen, jeune journaliste américaine, couvre l’événement et rencontrera successivement peintre, journaliste et inventeur de l’époque. Piccasso, Diesel et tout ceux qui ont fait l’époque, en passant par les grandes avancées technologiques. Le roman, enrichi d’article écrit par Aileen accentue la sensation d’y être sans et apporte vraiment un plus. On découvre aux fils des pages, une époque, mais surtout les mœurs, car la grande originalité vient du fait qu’Aileen est complètement à contre-courant de la France alors encore très conservatrice. C’est pour ainsi dire rafraîchissement de voir le peuple français se heurter à une culture différente de la sienne à cette époque, même si la narration n’est pas exempte de défaut. Je pense entre autres à ce cliché insupportable de la femme corseté qui suffoque littéralement par un corset trop serré…. Non ! On ne meurt pas étouffé par un corset. Je peux vous l’assurer et ça me fatigue de voir ce sempiternel cliché dès qu’on parle du XIXe et du début XXe. Si encore c’était l’affaire d’une ligne, mais non, l’auteur adore le rabâcher tous les chapitres et sincèrement, c’est épuisant.
Le roman se laisse lire, mais n’est pas mémorable. Il manquait ce petit quelque chose qui l’aurait rendu incroyable, même si je salue la documentation de l’auteur pour rendre la splendeur de la période. J’ai par ailleurs apprécié toute la dimension féminine et les personnages tous différents avec des avis bien arrêtés sur certains points. Je pense par exemple aux travaux du métropolitain ou à la course à l’invention la plus incroyable. La fin quant à elle, ne pas déçu, même si j’aurais peut-être souhaité un peu plus de panache au vu de la vie d’Aileen et de son contexte familial.
C’est un roman qui se lit tranquillement et où l’auteur arrive plutôt bien à nous emmener et à rendre compte de l’époque. Je regrette une certaine lenteur et quelques facilités littéraires, mais je vous invite grandement à regarder toutes les références du roman qu’elles soient architecturales (le palais de l’Electricité) ou encore picturales. J’ai d’ailleurs était heureuse de voir un de mes tableaux préférés de l’époque largement décrit.
Edition Albin Michel
345 pages
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