Les Classiques de Priscilla – Mrs Dalloway de Virginia Woolf

Je suis encore dans les temps, ouf... Dans les temps pour vous parler de mon mois de février du ReadingClassicsChallenge 2019 dont vous avez mon programme ici.

Les Classiques de Priscilla – Mrs Dalloway de Virginia Woolf

J'ai donc découvert ce mois-ci Virginia Woolf et son célèbre roman Mrs Dalloway. C'est une lecture qui a été longue et difficile en ce qui me concerne. J'ai beaucoup aimé le style : tout y est décrit en nuances, en sensations qui invitent le lecteur à imaginer parfaitement le Londres des années 1920, et ça, ce fut un réel plaisir.

Je ne peux qu'être admirative du tour de force opéré par Virginia Woolf dans ce roman où il ne se passe pas grand chose, mais pendant plus de 300 pages. C'est ce qui a rendu ma lecture un peu fastidieuse, je n'ai que rarement été happée par un suspens qui m'aurait motivée à ouvrir mon livre à chaque occasion et, fait assez rare en ce qui me concerne, mes yeux se sont souvent fermés malgré moi au cours de ma lecture. D'ailleurs, l'action que nous attendons le plus n'a jamais lieu.

Les Classiques de Priscilla – Mrs Dalloway de Virginia WoolfEt pourtant... Pourtant, j'ai aimé ce roman ! Ce glissement opéré entre plusieurs personnages, chacun nous offrant un monologue intérieur par définition très intime. Je me suis sentie émue par Peter, Clarissa, Richard, Septimus et Rézia en particulier. Nous sommes confrontés, presque malgré nous, au décalage qui existe entre les apparences et les méandres profonds de leurs âmes. Nous découvrons alors les finesses des psychologies, les incidences du passé et les manœuvres des égos surdimensionnés des bourgeois anglais.

A cette richesse de la narration s'ajoute un travail important de tissage entre les différentes " intrigues ". Tout se passe comme si nous suivions un personnage, jusqu'à ce qu'il en rencontre un autre, qui l'intrigue de quelque manière que ce soit, et que nous choisissions de changer notre focalisation pour suivre ce nouveau personnage.

Pour moi, ce roman est une parfaite illustration d'une forme de tragédie moderne, celle de ces personnages de la haute société qui donnent le change, quitte à s'enfoncer dans des vies mornes, sans saveur, désespérées, accrochés qu'ils sont à un passé, une adolescence insouciante ou qu'ils veulent voir comme telle. Ces gens deviennent ternes, vides, dépressifs, suicidaires mais surtout condamnés à ne pas s'en sortir, comme prisonniers d'une destinée qui les dépasse. En effet, on sait, on sent que Clarissa & Peter n'arriveront pas à vivre un amour, dont on ne peut même pas assurer qu'il serait salutaire ; on sent que personne ne connaît vraiment Clarissa qui finalement ne s'interroge sur ses sentiments qu'à l'égard d'une personne qui n'est ni son mari, ni son premier amant.

Mais attention, je ne ressors pas moi-même déprimée par ma lecture, déjà parce que je n'appartiens pas, et heureusement, à cette catégorie de personnes et parce que, ce que je garde de ce récit, c'est sa beauté et sa poésie, malgré une certaine lenteur.

L'avez-vous lu ? Qu'en avez-vous pensé ? Ca m'intéresse...

Priscilla (@Priss0904, @litterapriscilla)