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******* Auteur : Sylvain Guillaumet Éditions : Du Saule paru le : 22 Janvier 2019 79 pages numérique (epub) Thème : Nouvelles ******* |
Résumé :
« Châteauroux. Le hall de gare. Une fin d'après-midi de mars. Pluvieuse et douce. Juste avant le train pour Paris. Voyageurs, chef de gare, militaire, vendeuses de billets et de journaux, agent d'entretien, SDF, dix-sept personnages en attente. En attente de quoi ? De qui ? A la fois tous isolés les uns des autres et reliés par cet instant, ce lieu et ces quelques notes suaves d'une guitare... »
Par le biais du site simplement, j'ai eu l'opportunité de découvrir ce livre comprenant une multitude de petites nouvelles. Je remercie la maison d'éditions du Saule qui me l'a proposé.
Il ne s'agit pas d'un recueil traditionnel de nouvelles, il y a une suite logique, un lieu précis où tout le monde se retrouve sans forcément avoir un échange de paroles, ou un échange tout court. 17 personnages, oui, 17 personnages pris à un instant T de leur vie, tous dans ce hall de gare. Le train en direction de Paris semble être le point commun. Je dis bien semble, car si certains attendent des arrivées, d'autres de partir, quelques uns d'entre eux sont là pour un souvenir, un travail, un rêve ?
Le jeune homme à la guitare, La femme avec un ordinateur portable, le sdf, Le militaire en faction, La dame du couple octogénaire, Le papa avec sa petite fille, La petite fille avec son papa, l'agent d'entretien, La vendeuse de billets, Le jeune homme à la petite valise, La femme au vieux sac militaire, le chef de gare, la femme qui mange des nounours de toutes les couleurs, L’homme au cigare, La marchande de presse, La jeune femme aux longues jambes, L’homme qui ressemble à Gérard Depardieu...
« Anna lève le front. Animalement. Là, il est juste là. Devant elle. Assis à une table de la cafétéria. Si jeune. Il pourrait être son fils. Ou un de ses étudiants. Avec ses cheveux blonds en bataille. Malgré son polaire rouge criard où est écrit le nom d’une société de station-service.
Ce son, cette suite d’accords arpégés, cette mélodie bouche fermée... un chant d’espoir... Anna demeure hagarde. Les yeux immobiles. Les mains figées en l’air. Cette musique. Toute simple. Toute bête. Ça lui ravage son cœur, et ses yeux. Tout remonte à la surface. Son combat. Ses défaites. Ses doutes. Ses possibilités de victoire. De paix. Sofia.
Une larme s’échappe pour s’écrouler sur ses joues. Tout comme l’ordinateur qui glisse de son pantalon treillis pour exploser sur le carrelage. »
Tous ont besoin d'être présents pour participer à cette histoire avec leur propre vie. Le jeune homme à la guitare, disons qu'il s'appelle Guillaume, veut changer radicalement de vie et réfléchit à comment le dire à sa mère. Vivre de sa musique est un rêve fou qui pourrait se réaliser. La vision d'un homme, plus âgé mais qui lui ressemble, le même soda à la main, dans le même café va le rendre sceptique. Aurait-il laissé passer sa vie sans en faire ce qu'il voulait véritablement ? Le sdf se souvient de sa vie d'avant, perdu dans ses rêves. Le chef de gare serait parfait dans le rôle d'un militaire à vouloir que tout soit carré. Dix-sept histoires qui n'ont rien en commun si ce n'est qu'ils se retrouvent tous à un moment donné. Une tranche de vie d'un être humain qui se pose des questions, se souvient d'un instant précis, d'une envie particulière.
Des destins de vie qui se croisent, se regardent, s'observent, s'écoutent. Une légère musique qui entraîne les esprits sur des voies. Certains sont plus attachants que d'autres. Les théories d'une enfant qui va rejoindre sa mère avec son père est amusante. En même temps cela montre que l'être humain a une imagination débordante. Il ne manque plus que la poinçonneuse des lilas, enfin nous avons la vendeuse de billet qui pourrait lui ressembler.
L'auteur s'amuse avec ses personnages et également avec le lecteur. Nous le suivons dans des "nouvelles" ultra courtes. Très facile à lire qu'on a envie d'avoir le fin mot de l'histoire. Que se passe-t-il ? J'appréhendais de découvrir le final, car dans ce type de récit il y a forcément un petit truc à la fin. Et oui, il y a bien quelque chose. Je me suis bien fait avoir, pourtant des détails étaient donnés. Sans le savoir, j'avais la solution sous les yeux avant d'y arriver, mais j'étais tellement pris aux côtés des personnages que je n'ai rien vu venir. Il suffit de quelques mots pour se retrouver sur les fesses !
En conclusion, un beau "recueil de nouvelles" qui raconte la vie de personnages à un instant T dans un hall de gare.