La famille Hargreeves est composée de sept enfants qui ont été adoptés (mais il serait peut-être plus exact de dire "achetés") par le milliardaire Sir Reginald Hargreeves, en vertu d'un trait très étrange qui les unit: la circonstance de leur naissance.
Un jour, le 1 er octobre 1989, 43 femmes sont tombées enceintes et ont accouché simultanément, malgré le fait qu’au début de cette journée, aucune d’elles n’était enceinte. Sir Reginald Hargreeves a décidé d’en adopter sept, et de les transformer en une équipe de super-héros, bien que ses méthodes, très peu orthodoxes, aient eu un effet très négatif sur le développement normal des garçons, avec pour résultat final une famille dysfonctionnelle, composée de frères et sœurs adoptifs, ayant des problèmes psychologiques et des pouvoirs variables.
Sir Reginald Hargreeves aimait tellement ses fils adoptifs qu'il a choisi de les appeler chacun avec un numéro, allant de 1 à 7: l'aspect pratique avant tout. Cela suggère déjà à quel point le coté humain et la croissance saine des rejetons sont en dehors des pensées de cet homme d'affaires étrange, qui déshumanise ses enfants, en les privant de leur nom. Rien de surprenant qu'ils deviennent excentriques, violents, maussades, amers, truffés de doutes et de peurs.
Ce qui rend cette histoire atypique, ce sont précisément ses personnages, qui partagent un sentiment commun de frustration et une série de troubles mentaux, pour tout ce qu’ils ont été forcés de subir pendant leur enfance: même si, de leur point de vue, ils n’étaient que des victimes. A la mort du "père", ils reviennent sur les lieux de leur passé, mais tout a changé, sans que rien ne change vraiment...
La série est presque divisée en deux parties, la première étant parfois ennuyeuse, peu concluante et inutilement verbeuse, au point de presque nous inciter à l'abandonner . Les acteurs ont tendance parfois à en faire de trop, à surjouer, comme Robert Sheehan (Klaus, qui dialogue avec les morts, dont l'un des frères. L'acteur fut aussi une des vedettes de Misfits) qui est certes drôle, mais ignore le sens de la subtilité, et parfois cela plombe sa performance. Il reste aussi des points en suspens, qui seront réservés à une deuxième saison éventuelle de la série. Cependant, à partir du sixième épisode, l'ensemble devient plus intéressant: les nœuds commencent à apparaître, de nombreuses dynamiques, telles que la fondation de l’Académie et le passé du Numéro Cinq, viennent apporter du peps et un vrai rythme qui jusque là n'était pas toujours de mise.
The Umbrella Academy est dans l’ensemble une assez bonne série télévisée, avec des trames intéressantes et des personnages d’une certaine épaisseur, y compris les antagonistes; dans laquelle la ligne de démarcation entre le bien et le mal, et celle entre la santé mentale et la folie, est souvent très faible. Reste que la vitesse de croisière n'est pas trouvée au démarrage, et que les débuts peuvent être poussifs. Elle reste recommandée à ceux qui ont lu la bande dessinée originale sur laquelle la série est basée (que Delcourt ressort ces jours-ci, de Gerard Way et Gabriel Ba), mais aussi à ceux qui veulent s’immerger dans un monde des super-héros dysfonctionnels et fortement traumatisés durant leur enfance, pour une vision originale de l'univers des super types à super problèmes, qui ne sortent pas indemnes de l'acquisition de leurs dons.
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