Pourquoi j'écris des romans et des poèmes ?
Remontons loi, très loin dans le passé...
Aussi loin que je puisse me souvenir, depuis que je peux tenir un crayon et que je connais le système alphabétique de notre lecture écriture, je suis passionnée par l'écriture d'histoire. Avant mes neuf ans, j'avais déjà écrit au moins une petite histoire pour enfant. Plus peut-être, mais j'ai souvenir d'une histoire avec un arc-en-ciel que j'avais écrite. Un trésor à y trouver... Je ne sais pas pourquoi les arc-en-ciel m'ont toujours intriguée.
Puis le temps est passé. Je ne crois pas avoir écrit pendant mes années au Cameroun, à part les rédactions qu'on pouvait nous demander en classe. Je les écrivais et bien. J'ai souvenir d'une prof qui ne croyait pas en mon talent et qui notait "bien mais qui l'a fait ?". Peu de reconnaissance, c'était assez blessant d'ailleurs. Mais bon, passons.
Un retour brutal
Des années Cameroun qui m'ont permis de découvrir un pays et une civilisation qui ne nous était présentée en classe que très grossièrement. L'Afrique, c'était la hutte arrondie, sans eau, sans électricité... Je suis allée de découverte en découverte. Je me suis beaucoup adoptée par ce pays (sentiment ou réalité, je ne saurai jamais), mais en tous les cas, lorsqu'une fois rentrée en France pour nos vacances annuelles et que j'ai appris qu'on y retournait pas, la chute a été rude.
Ne pas y retourner, ne pas avoir pu dire au revoir à tout le monde, ne pas avoir pu pleurer... Un déchirement énorme alors que j'entrais dans la période de l'adolescence. J'ai senti une profonde trahison puis un énorme décalage entre les jeunes de mon âge et moi.
Pourquoi j'ai commencé à écrire
Vous l'avez compris, je me sentais très mal, triste, seule, incomprise... Il me fallait exprimer tous ces sentiments d'une façon ou d'une autre, et c'est vers l'écrit que je me suis tournée. Personne pour me lire, de toute façon je n'y tenais pas spécialement, personne ne m'aurait comprise. Ce sont les poésies qui ont accueilli mes premiers maux et ce jusque mes seize, dix-sept ans.
J'ai commencé ensuite à écrire des petits textes sur mes ressentis de jeune, mais aussi sur mes promenades, ce que la nature m'inspirait... Les mots me venaient en tête presque naturellement lorsque je me promenais. Puis j'ai décidé de mettre mes petits textes bouts à bouts afin d'en écrire un roman. C'est ainsi qu'est né Marre des Adultes qui a passé de nombreuses années dans mes tiroirs, seul et ignoré de tous, un peu comme je me sentais.
Les années ont ensuite filé, entre les études, le mariage, les enfants... Même si est toujours resté en moi ce sentiment de vide depuis que j'ai quitté le Cameroun, il était occulté par la vie qui avançait avec toutes les occupations qui vont avec. Un jour, un gros soucis familial m'a remis sur le chemin de ce vide. Un soucis que j'ai dû gérer toute seule et qui m'a renvoyé à ce sentiment de solitude. Je me répète, mais c'est vraiment important. J'ai eu besoin de communiquer avec quelqu'un et c'est presque naturellement que j'ai sorti un cahier et un crayon afin de repartir virtuellement au Cameroun. Dès que je le pouvais, je mettais mes écouteurs sur la tête avec des chansons de Yannick Noa, que j'ai d'ailleurs croisé là-bas (si je m'en souviens, lui n'a même pas dû me remarquer !), et je me transportais dans mon Cameroun imaginaire. Entre Père et Fils a vu le jour en six mois.
Pourquoi j'écris
Aujourd'hui, si je continue à écrire, ce n'est pas à cause de nouveaux soucis. Pourquoi j'écris alors ? Lorsque j'ai osé faire paraitre Entre Père et Fils, c'était un sacré challenge. J'étais marquée par ce roman, mais allait-il autant touché les autres ? Mes futurs lecteurs ? Devant les bons retours que j'en ai eu, j'ai décidé de poursuivre l'écriture.
A ce jour, je peux dire que l'écriture est devenue un besoin, une envie qui ne me quitte pas. Même quand je cours chaque dimanche, mon esprit par en vadrouille dans l'histoire en route. J'ai ainsi "écrit" le prélude que vous avez reçu en cadeau, lors d'un jogging de 9 kms. Mes personnages vivent en moi lorsque je marche, lorsque je cours et en général dès que je me couche le soir. Là, je dois être ferme avec eux, si je veux dormir !
C'est ainsi donc que mes romans suivants sont nés et que les suivants se préparent. Pourquoi j'écris ? Mais c'est surtout grâce à vous chez lecteurs que cette aventure se poursuit. Sans vous, j'aurais surement arrêté depuis longtemps.