Editions:C Lattes ( 06.02.2019)
Genre: Roman contemporain
Nombre de pages: 200
Format : numérique
Thèmes traités: Mémoire, identité, origines, mystère
Note :Maya est une jeune femme française de vingt-huit ans, fille unique de pharmaciens à Cannes. Un matin sans en saisir la cause, Maya se réveille en parlant et comprenant parfaitement l’arabe. Une découverte qui va bouleverser sa vie, celle de son entourage et la pousser à réfléchir sur son identité, ses origines, ses goûts, ce qu’elle est et croit être.
En attendant les résultats médicaux qui doivent éclaircir ce mystère, Maya s’interroge sur ce don et sur l’identité nouvelle qu’il lui confère. Chacune de ses rencontres lui permet de s’immerger dans ce nouveau monde, de définir ce qu’elle est dans le regard de l’autre, le vrai arabe.
Poétique ! Ce livre l'est du début à la fin.
L'histoire est déjà racontée dans le résumé. Se réveiller un beau matin parlant une autre langue avec laquelle Maya n'a aucun rapport ni de près ni de loin, est assez étrange.
Ce qui a commencé par une panique, doutant même de sa santé mentale et surtout poussée par ses proches à aller consulter, se termine par un merveilleux voyage orientale.
Arabe d'origine, je suis née dans cette ambiance, je connais les mots que Maya s'émerveille à répéter. Cependant, redécouvrir ma langue à travers les sensations ressenties par une étrangère m'a fait sourire tout au long des premiers chapitres. Maya est une femme authentique , d'une douceur touchante qui se pose beaucoup de questions.
200 pages c'est court, je suis restée sur ma faim. C'est bien dommage! J'ai eu l'impression d'une coupure. Comme si l'auteure a décidé de s'arrêter pour ne pas en dire plus. J'aurai aimé qu'elle s'étale , qu'elle décrive encore, qu'elle s'imprègne davantage de cette expérience extraordinaire.
Au fil des pages, Maya parlera d'une culture différente de la sienne mais aussi de la condition féminine dans les pays arabes. Elle traduit avec ses mots les souffrances et la frustration des femmes arabes.
Pour faire taire les femmes d'entre leurs lèvres, on sectionné leur langue, pas celle du langage, contrôlé et policé celle de l'orgasme, puissant et incontrôlable, celle qui transcende les conventions, celle qui rend vulnérable.
Plus qu'une invitation à un voyage exotique, ce petit roman est une véritable quête identitaire qui traite des sujets d'actualité : les mutilations sexuelles, l'exil, l'Islam (précisément les musulmans installés en France) ...
Être arabe dans un pays qui ne l’est pas doit-il s’accompagner de cette honte qui pousse à occulter ce que l’on est ? Oublier sa langue et ses coutumes pour ne pas gêner les Français ? Ne pourra-t-elle pas simplement arborer ravissement et fierté ? Qui sont-ils, ces arabes qui n’ont pas honte de l’être ?
Une plume poétique nourrie d'émotions, drôle et attendrissante. Maya décrit merveilleusement bien ce qu'elle voit et ressent.
Je ne cesse de répéter que le roman est trop court , l'auteure devrait penser à une suite avec une Maya engagée à traiter d'autres sujets dans un style aussi irisé et éclatant de couleurs que dans Arabe.
Née de parents syriens, Hadia Decharriere vit en France depuis son plus jeune âge. Sa petite enfance sera marquée par deux évènements majeurs : une parenthèse de vie entre la Syrie et les Etats-Unis, et la mort de son père, qu’elle perd à l’âge de six ans, le sujet de son premier roman remarqué, Grande section. Elle chirurgien dentiste et écrivaine
Bibliographie ICI