Image Comics, Esad Ribic, de la science-fiction. Il n'en faut guère plus pour en convaincre beaucoup de se jeter sur VS?Bienvenue dans le futur de VS, où l’équilibre socio-économique entre les nations et les sociétés est géré par le biais du divertissement. La compétition est tout sauf sportive: la guerre est devenue la première forme d'entertainment, avec des tournois au cours desquels des soldats hyper-technologiques mettent leurs vies à la disposition de sponsors et de puissants, devenant riches et célèbres.Dans ce décor bien sombre, l'idole des masses, Satta Flynn se remet d'une grave blessure puis retourne au combat, pour le grand plaisir des foules. Pour son come-back, Flynn devra faire face à une nouvelle génération de soldats-joueurs mieux préparés, mieux équipés et plus motivés. Soudain ses performances commencent à chuter, les sponsors commencent à se décourager, mais quelque chose d'incroyable se produit: son indice de satisfaction ne baisse pas, mais augmente. Un situation intolérable pour les élites, qui n'avaient pas pris en compte la force de résilience de Flynn et d'autres gladiateurs. Ivan Brandon met en scène un récit qui se réfère fortement à certaine littérature dystopique de science-fiction, que le grand public a souvent eu l'occasion de rencontrer adaptée au cinéma, et à la tradition latine des «panem et circenses " loisir pervers d'une société démagogique dans laquelle un groupe d'oligarques maintient les masses en échec, en le détournant de questions d'importance réelle. Que ce soit avec les Jeux du Cirque, sous César, ou avec la Coupe du Monde (et la Champions League) de nos jours.Dans les deux premiers chapitres, l’auteur étoffe le protagoniste et son passé, puis présente un excellent antagoniste, mais assez rapidement quelque chose commence à clocher, et le récit devient lourd. Brandon ne parvient pas à crédibiliser et justifier l'univers qu'il met sur pieds, et commet l'impair de ne pas fournir d'explications utiles, pour justifier les événements de la dernière partie, et il laisse au lecteur trop d'éléments en suspens, lui confiant la tâche de se débrouiller seul.Si le scénario n'est donc pas une réussite totale, il en va autrement de la partie graphique. Esad Ribic et Nic Klein offrent une prestation vraiment satisfaisante. Ribic, avec son style impressionniste et pictural, crée une fresque très évocatrice où le sentiment d'espace et d'étendue indéfinie, rejoint la tradition classique d'une certaine idée de la science-fiction des années 70, alors que les personnages sont sculpturaux. On va retrouver un certain goût pour l'illustration, venu de maîtres tels que Frazetta et Arroyo. Cependant, contrairement à ses collègues qui utilisent le même style, Ribic n’est jamais statique, grâce à la plasticité innée de ses personnages et à l’attention anatomique typique de l’école américaine, et parvient à maintenir l’attention du lecteur, avec une tension alimentée par une construction des planches toujours ordonnée, mais jamais prévisible, et dans laquelle la verticalité alterne avec l'horizontalité, pour le plaisir des yeux.Si VS ne parvient pas à accoucher du chef d'oeuvre attendu, et reste à mi chemin de ses intentions, il n'empêche que les fans de Ribic n'auront pas d'autre alternative que de se procurer l'ouvrage!
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