Pour ce deuxième numéro, Ed Brubaker et Sean Phillips emmènent Criminal dans une direction différente, dans une histoire apparemment sans lien avec la première itération. Les deux auteurs nous plongent dans le monde du comic-book, qui a lui-aussi sa part d'ombre.
L'histoire début à la fin des années 90, au moment où Jacob reçoit le coup de fil d'une organisatrice d'un comic-con, qui lui demande de venir pour accompagner Hal Crane, une ancienne gloire de l'industrie. Brubaker déroule et montre une nouvelle fois sa science de la narration, en présentant 2 nouveaux personnages de façon très naturelle. Le premier a été l'assistant de l'autre et les choses ne se sont pas très bien finies.
Brubaker décide ici de faire cohabiter ses 2 univers : Criminal, son bébé depuis des années, et l'industrie des comic-books qu'il connaît depuis bien plus longtemps. Et quand les deux se rencontrent, le résultat est jouissif. L'auteur enchaîne les scènes et entraîne Jacob dans des milieux criminels. La construction du récit est excellente et la lecture est aisée, grâce au talent de Brubaker. C'est assez marrant de le voir prendre des éléments non-fictionnels et de les faire se confronter à son univers.
Graphiquement, c'est somptueux. Sean Phillips a le droit de s'éloigner un peu de son registre pendant un temps et ça ne lui pose aucun problème. Le dessinateur britannique semble incapable de dessiner un mauvais numéro et c'est assez impressionnant à voir. Il est accompagné par son fils, Jacob Phillips, qui ne cesse de me surprendre. Pour un artiste qui fait encore ses premiers pas, son style est déjà très marqué et surtout magnifique. Ses choix sont justes et il apporte vraiment beaucoup au titre.