« Ce que j’ai vu continue de brûler en moi …«
Genre : Historique, Drame
Nationalité : États-Unis
Date de publication : 6 mars 2019
Éditeur : Casterman
Traduction : Anne Guitton
Note :
Résumé :
Moonbeam, 17 ans, a toujours vécu dans la secte de La Légion du Seigneur où la vie est régie par le père John car lui seul sait ce qui est bien et ce qui est mal.
Ne pas sortir de la Base.
Ne pas parler aux Étrangers.
Ne pas penser. Obéir.
Transgresser les règles, c’est s’exposer à de terribles conséquences. Mais Moonbeam doute de plus en plus de la sagesse du Père John. Les mensonges et les manipulations apparaissent. Et si le seul moyen d’échapper aux ténèbres était d’y mettre le feu ?
Ce roman est inspiré de l’histoire vraie de la secte de Waco.
Mon avis :
Les mots sont plus forts que l’on ne s’imagine. Avec des mots, on peut émouvoir mais aussi blesser. Avec des mots, on peut faire voyager et même rêver. Les mots ne sont pas inoffensifs. Les mots peuvent devenir une arme dans la bouche de celui qui sait les manipuler. Et ça, l’auteur de ce roman l’a parfaitement compris.
Une chose est sûre, cette lecture ne vous laissera pas insensible et ce pour plusieurs raisons. La première est le thème abordé. Les sectes. Rares sont les récits fictifs sur ce sujet, en tout cas à ma connaissance. Dès lors, j’ai été intriguée mais surtout curieuse. Comment l’auteur allait-il traiter ce sujet relativement complexe, basé sur des faits réels ? Et c’est là que l’ingéniosité de Will Hill rentre en jeu. L’histoire nous saisit dès les premières pages. On est pris dans ce brasier d’émotions qui nous consume jusqu’au point final. Le récit ne s’essouffle à aucun moment et le suspens nous tient en haleine à chaque instant. L’auteur se plaît même à se jouer de nos certitudes. Le doute est présent tout au long du récit. Qui croire ? Qui connaît la vérité ? C’est tout l’attrait de ce récit.
Mais l’intérêt de ce roman ne s’arrête pas à son intrigue rondement menée, loin de là. En effet, les personnages et en particulier notre héroïne, Moonbeam, est l’un des points forts de cet ouvrage. Cette jeune femme brille par sa force de caractère, son intelligence et sa bienveillance sans oublier ses faiblesses. Elle m’a profondément touché et je me suis très rapidement attachée à elle. Même chose pour les autres personnages. Ils sont terriblement réalistes et à aucun moment idéalisé. L’un d’eux m’a d’ailleurs tout autant ému que notre narratrice, Luke. Ce personnage est pétri de complexité, à la fois horripilant et attendrissant. On ne sait pas si l’on doit le détester ou non et c’est ce qui fait sa force.
Honnêtement, il m’est difficile de trouver les mots pour ‘exprimer ce que je ressens réellement pour cette oeuvre. Tout ce que je peux dire, c’est que j’aime ce roman. J’aime le fait que l’auteur ne prenne pas de gant avec ses lecteurs. Ce dernier nous décrit à travers son histoire la triste réalité, à quel point l’esprit humain peut être complexe et comment il est aisé de le manipuler avec les « bons » mots. Toutefois, rien n’est immuable. Car les mots, aussi destructeurs qu’ils puissent l’être, peuvent aussi être salvateurs.
En fait, ce roman nous captive tout autant qu’il nous émeut. Une fois ouvert, on ne peut plus le refermer. Tout comme le feu, il fascine par ses mots, par la justesse des émotions qu’il décrit, par le plaisir qu’il procure à son lecteur. Il fait indéniablement partie de ces romans qui parviennent à allumer une petite étincelle en nous. Cette étincelle qui ne se meurt jamais et qui continue de grésiller en nous des années plus tard. Et je pense (mais ce n’est que mon humble avis) qu’il serait fort regrettable pour toi qui lit ces lignes de ne pas te laisser dévorer par les flammes de Par le feu.
L’auteur :
Will Hill est un écrivain anglais qui vit à Londres. Il a d’abord travaillé dans l’édition avant de se consacrer à l’écriture. Il est l’auteur de la série Département 19. Par le feu a été inspiré par la tragédie de Waco, qui s’est déroulé dans les années 1990 aux États-Unis.
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