Le silence de la Cité par Elisabeth Vonarburg

Le silence de la Cité par Elisabeth Vonarburg

Editions Alire

Ebook

Paru en 1981 et réédité en 1998 puis 2011

Quatrième de couv’ :

Plus de trois siècles se sont écoulés depuis les catastrophes climatiques de la fin du second millénaire et les héritiers de la civilisation détruite, de plus en plus rares et de plus en plus désaxés, vivent dans une Cité souterraine avec leurs doubles technologiques.
Dernière enfant de cette Cité, Élisa est une petite fille aux capacités physiques étonnantes ; fruit des expériences génétiques de Paul, elle annonce une humanité résolument nouvelle.
Mais Élisa saura-t-elle se libérer du passé qui l’a littéralement modelée et, du même souffle, en libérer ses nombreux enfants ?
Et qu’en sera-t-il des hommes – et surtout des femmes – qui, hors les Cités, ont survécu à la barbarerie et aux mutations de toutes sortes ?

Mon avis :

Je voulais découvrir l’autrice par son livre hier populaire sur la blogo, Chroniques du pays des mères mais c’est une chronique de Lupa qui m’a fait changer de plan (merci de m’avoir offert l’ebook ^^) :

  • L’intrigue :

Au début ce n’est pas hyper clair, on va dans le présent puis on retourne un peu dans le passé et ainsi de suite au niveau des allers-retours temporels jusqu’à retourner à la mort de Grand-père racontée par Elisa ce qui survient assez rapidement tout de même je vous rassure.

On comprend qu’il y a eu une catastrophe entrainant la fin de la civilisation, les survivants au-dehors sont retournés à l’état primitif et pendant que les sociétés humaines se refondent peu à peu au fil des siècles, un autre genre de société élitiste vit en autarcie à l’intérieur de Cités souterraines, celle-ci est très avancée au plan de la technologie et de la science et ceux des Cités vivent plus longtemps que les humains de base grâce à des procédés chimiques de rajeunissement sauf que ce qui fonctionne un temps sur le plan physique est un peu moins probant sur le plan mental et ces habitants ont l’air d’être plus ou moins dingues en plus de jouer à Dieu.

Avec les histoires racontées par Grand-Père sur l’Extérieur, Elisa se rend compte qu’elle a été préparée à fuir la Cité pour se plonger dans la société humaine mais les choses ne seront pas évidentes.

  • Les personnages :

Dans cette Cité, il y a les vraies machines et les ommachs ou autrement appelés hommes-machines qui sont soit des humains trop vieux pour se mouvoir, soit des humains qui sortent Dehors en toute sécurité. Les ommachs sont mobilisés grâce à la conscience des personnes branchées sur des ordinateurs et qui pilotent les robots à distance.

Paul est pratiquement le dernier scientifique en vie dans la Cité de manière physique, il crée une espèce humaine qui aura une forte capacité de régénération, le bébé qu’il sort du ventre artificiel est une petite fille qu’il nommera Elisa, c’est un miracle de technogénétique qu’il va mutiler très régulièrement pour mesurer la capacité de réparation de la petite fille, n’ayant connu que cela Elisa n’y voit rien d’étrange.

Elisa vit entre les machines plus ou moins humaines et Paul, considérant celui-ci tantôt comme son père puis comme son amant (manque cruel d’autre protagoniste amenant des choses bien glauques). Elisa est une mutante, en plus de régénérer de façon instantanée elle peut également changer de sexe et se reproduire de cette façon, l’Extérieur étant hostile aux femmes, c’est naturellement qu’elle prendra l’identité de Hanse pendant les 4 années où elle parcourra l’Extérieur.

Au moment d’affronter son passé et d’avancer, Elisa continuera le Projet de Paul et créera plusieurs enfants comme elle, cette situation amènera énormément de remises en question sur ses a priori qu’elle ne pensait pas avoir sur le genre.

  • L’antiféminisme érigé en religion :

Cette nouvelle religion est contre l’Abomination, c’est un dérivé de la religion catholique pour qui le temps de l’Abomination était cette époque (la nôtre) où les femmes voulaient bousculer les codes et se revendiquaient égales des hommes. Les nouveaux évangiles mettent donc la femme dans un statut d’esclave et de reproductrice jusqu’à ce que mort s’en suive et les hommes, denrées rares, sont donc les chefs et ont plusieurs femmes.

Mais Judith sera une pionnière et le lever de bouclier pour le combat des femmes pour leur liberté est un éternel recommencement. Dans ce livre aura lieu les prémices de la guerre des sexes.

En bref, j’ai beaucoup aimé les questions soulevées sur les genres et les droits humains, l’incapacité de l’humain de tirer les leçons de son passé et réitérer les mêmes erreurs, un éternel recommencement pour les mêmes luttes. Je suis curieuse désormais de découvrir Chroniques au pays des mères après ce préquelle qui pose les bases, la fin sous-entend que l’histoire reprendra à plusieurs siècles d’intervalle.

Merci Lupa pour cette découverte.

Son avis : Lup-appassionata

Bonne lecture !