Découvrez le portrait de Christopher Evrard, il s'est livré avec beaucoup d'authenticité et c'est tout à son honneur. J'ai découvert son univers si particulier, à la fois sombre et complexe, avec Les Royaumes Démoniaques. Je compte bien lire les tomes suivants et suivre de près cet auteur. Je vous laisse sans plus tarder découvrir ses réponses.page facebook - instagram
Écris-tu sous un nom de plume ou ton vrai nom ?
J'écris sous mon vrai nom. Les pseudos c'est pour quand je suis le net (et encore, j'en utilise de moins en moins). A dire vrai je ne sais pas trop pourquoi je fais ça, mais j'ai entendu un genre une phrase qui m'a fait tilt à ce sujet, phrase qui est « Si tu fais ou dis quelque chose, fais le en n'ayant pas honte de mettre ton nom dessus. ». Après, pseudo ou pas, c'est valide, mais je trouve que mettre mon nom entier est encore plus fort, responsable. J'assume ce que je fais et ce que je dis. Chaque jour. C'est un mantra.
Quel élément préfères-tu dans Les Royaumes Démoniaques ?
J'aurais beaucoup beaucoup BEAUCOUP de mal à choisir un truc en particulier. J'aime tout. Franchement je ne peux pas répondre à cette question (bien que j'aimerais). Les méchants, les gentils, les persos principaux, secondaires, la fin, le début... Après, j'avoue que grâce aux dessins de Jenny, je trouve que la fin du premier livre a un coté épique assez époustouflant.
La vie ? Aussi mièvre que cela puisse paraître. Pour moi l'écriture est une expression, comme de la communication au sens large. Ecrire pour moi c'est exister (oui comme le film). Je pourrais plus m'arrêter maintenant que j'ai commencé à faire ça « professionnellement ». Déjà avant, même si j'avais des pauses entres quelques textes/poèmes/autres, j'ai toujours du revenir à un moment ou un autre car l'appel était trop fort. Je ne sais plus quel penseur disait qu'on écrit pas parce qu'on a envie, on écrit car on est obligé. On doit. C'est un appel irrésistible, irrépréhensible.
Je suis flippé comme une pucelle. Toujours. Après je suis excité, impatient, j'ai toujours envie de connaître leur avis, mais je redoute le « bah... » qui n'augure jamais rien de bon ! Pour mes relations avec les lecteurs, je dois admettre qu'à part quelques exceptions je reste distant, je préfère. Je suis parano, et le monde de l'écriture n'arrange rien avec tous les ragots qu'il engendre. Je préfère rester à une bonne distance, faire mon travail, et espérer qu'il soit apprécié (et apprécié par moi-même en premier, ce qui pour le moment est le cas!).
Je n'ai pas vraiment de proche, du moins, dans le sens famille. Ma vie est un peu complexe, ma situation familiale encore plus. En gros, les quelques amis que j'ai, ainsi que ma petite femme, le savent bien entendu, à force que je parle tout le temps du sujet, y compris quand c'était le tout début. Ils m'encouragent tous. Et cela me fait plaisir. Après, je m'en bas les couilles de l'avis d'autrui, spécialement sur ce sujet. J'écris si j'ai envie, j'écris ce que j'ai envie, j'écris comme j'ai envie. Y a pas de discussions à avoir. Je le ferais même si le monde entier était contre moi, ou si je n'avais pas de bras ou si j'étais aveugle. Ce serait chiant (surtout maintenant que j'ai trouvé mes rituels et habitudes) mais je trouverais un moyen pour me démerder.
Oulala. C'est tellement difficile. Chaque perso est une partie de moi. Je suis impulsif comme Ciwen, je suis pantouflard comme Taskem, je m'intéresse à tout (et en profondeur) comme Torhwa, je suis plein d'amertume comme Olivia... et je te parle pas des personnages du 2e tome, ou de ceux à venir !
Force est de constater que celui qui me colle le plus c'est Ciwen, mais bon. Je crois que si j'étais un perso de mon univers, je serais Taskem, le nain peinard dans sa montagne.
Pour ma plus grande joie, c'est tout simplement d'avoir mon livre dans les mains, le vendre, entendre l'avis des gens. Ce livre est l'aboutissement d'une vie de doute, de peurs, d'angoisses, de temps perdu à chercher ce que j'aimais faire, ce que je voulais faire, alors qu'en réalité j'ai toujours sur que c'était ce genre de truc qui était, justement, « mon truc ». Savoir que je peux me lancer à corps perdu dans cette activité, que ça peut fonctionner, que je peux le faire sans risque (enfin, si un peu, mais comparé à ce que j'ai vécu jadis c'est de la pisse). Je ressens un gigantesque sentiment de délivrance, de liberté, d'accomplissement à avoir réussi à concrétiser ce projet, et maintenant qu'il est lancé, il ne s'arrêtera pas. Qui plus est, j'ai commencer à vraiment terminer ce que j'avais déjà entrepris en travail d'écriture du premier tome, lorsque j'ai eu mon diagnostic d'autisme. Et ce diagnostic, tout autant que mon livre, fut extrêmement libérateur. J'irais jusqu'à dire que cela m'a sauvé la vie.
Par delà bien et mal de Nietzsche. Et le manga Berserk de Kentaro Miura. Ce sera toujours le duo modèle pour moi.
Merci à toi de m'avoir invité à prendre part à ce petit exercice, et aux lecteurs d'avoir jeté un œil à ce que je faisais. Pour terminer, je dirais « Ne cessez jamais de créer. »
Comme dit dans une autre question, oui, c'est l'oeuvre de ma vie (si je peux parler en terme si prétentieux). C'est tout ce que tu dis, et bien plus encore, c'est pourquoi il m'est toujours difficile d'expliquer à autrui ce qu'est réellement ma saga. Y a tellement à aborder. Si je dois en parler, j'ai tendance à préférer parler de scènes, de personnages, de lieux... peu importe, mais un sujet précis, développer, expliquer, faire des liens, etc. Je n'arrive pas à en parler « de façon large ». C'est trop gros. Les thèmes abordés dans le livre, l'histoire en elle-même, est complexe, tout est imbriqué l'un dans l'autre. Dire « c'est l'histoire d'un mec qui cherche un caillou », bien qu'en partie exacte, c'est loin d'être suffisant. Pour moi, ce livre, cette saga tout entière, c'est juste un condensé de tout ce que j'aime, tout ce que j'ai vécu, tout ce que je pense, tout ce que je ressens. C'est moi en livre, si je devais résumer cela ainsi. J'y mets tout mon cœur, toute mon âme, et tous mes efforts. Cette saga symbolise tout ce qui m'intéresse et me concerne, de près ou de loin.
En quoi est-ce important pour toi de proposer un livre illustré et non pas juste un texte mis en page ? J’ai rarement l’occasion de lire ce genre d’ouvrage et je dois avouer que c’est plutôt plaisant, surtout que les illustrations sont vraiment belles. Pourquoi ce choix ?
Tout simplement car c'est bien plus cool ainsi. Désolé si je casse un mythe. Jeune j'ai passé beaucoup de temps à lire différents ouvrages, sur les animaux (notamment les dinosaures), l'histoire, la vie, des espèces de pseudo-encyclopédie pour gamin qui explique qu'est-ce qu'une planète, c'est quoi une abeille, comment fonctionne l'atmosphère, la pluie, etc etc. Ce genre de chose. Plus grand, je me suis mis au jeu de figurine Warhammer. Dans les deux cas, il y avait des illustrations, pour « montrer » de quoi cela parlait. Par exemple si on explique ce qu'est un volcan, ou si on raconte quel est l'histoire du big boss Ork Machinbidule Kass'noix, c'est quand même mieux avec une image ! C'est tout simplement avec cette idée en tête, rajouter de la plus-value à mon œuvre, la rendre plus immersive, vivante, cool à suivre, que j'ai fais cela. Et dès le début je voulais faire ça, ça n'a jamais changé, et même quand je galérais à trouver un dessinateur, j'ai insisté. J'aurais aimé qu'il y ait davantage de dessins, mais malheureusement mes fonds ne sont pas illimités. En plus, cela prend beaucoup de temps à faire tout ça, et je ne sais pas si ma dessinatrice pourrait suivre au niveau timing.